ColombieLe président Petro appelle les États-Unis à protéger l’Amazonie
Le président colombien a appelé vendredi les États-Unis à soutenir un dialogue régional sur la préservation de l’Amazonie face à l’avancée de la déforestation et de l’exploitation minière.
Gustavo Petro a proposé, lors d’une rencontre à Carthagène avec la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland, un sommet entre les pays amazoniens pour définir la manière de mettre au service de «l’humanité la plus grande éponge» à dioxyde de carbone. Il demande au Brésil, à l’Équateur, au Pérou, à la Bolivie, au Venezuela et à la France, pour sa région d’outre-mer la Guyane française, de prendre part à cette concertation.
Depuis son accession au pouvoir il y a 3 mois, le président colombien a appelé à la création d’un fonds international pour récompenser les communautés amazoniennes qui protègent la jungle. «Ce dialogue (…) s’impose, change l’agenda avec les États-Unis. Nous ne voulons pas un programme d’armes et de guerre, nous voulons un programme de paix, un programme de reconstruction de la vie», a-t-il déclaré.
Gustavo Petro persévère à dénoncer l’échec de la guerre contre les drogues lancée par les États-Unis, premier consommateur de la cocaïne produite en Colombie, premier producteur mondial. Le chef de l’État encourage également une transition énergétique qui permette de réduire la dépendance mondiale au pétrole et au charbon. «Nous avons soulevé comme thème central la question des jungles de Colombie, des forêts, de la contribution que nous devons apporter à ce stade à la crise climatique», a-t-il dit.
Mais cette initiative «ne consiste pas à savoir comment notre industrie cesse d’émettre des gaz à effet de serre» car «c’est votre responsabilité majeure, de la société nord-américaine, de la société chinoise et européenne», a-t-il ajouté. Le président Petro a également demandé aux États-Unis de soutenir sa politique de «paix totale» qui ambitionne de mettre fin à toutes les violences dans son pays après plus de 50 ans de guerre interne.
Il entend négocier avec la guérilla ELN mais aussi avec les dissidents des ex-FARC qui rejettent l’accord de paix de 2016, ainsi que de discuter avec les gangs de trafiquants de drogue de leur reddition à la justice.