FootballLa presse salue pour la dernière fois le «Kaiser» Beckenbauer
Le monde du football a perdu une légende, le mythique défenseur allemand Franz Beckenbauer. La presse mondiale lui a rendu un dernier hommage.
- par
- Robin Godinat
Dimanche 7 janvier, Franz Beckenbauer s’en est allé à l’âge de 78 ans. Figure emblématique du football allemand, champion du monde en 1976 en tant que joueur, puis en 1990 comme entraîneur, le défenseur laisse une marque indélébile dans l’histoire du ballon rond. Lundi, les médias du monde entier lui ont dit adieu.
En Allemagne, les médias pleurent la disparition de leur roi. «En matière de maîtrise du ballon et d'intelligence de jeu, l'Allemagne n'a probablement jamais eu quelqu'un de meilleur», a-t-on pu lire chez Kicker.
De son côté, Welt a relaté l’information avec le message: «La mort de la légende du football, c’est comme si un proche était décédé. Franz Beckenbauer était notre tête couronnée, le dirigeant du football et des fantassins, notre première et dernière autorité.»
En Suisse, pour Le Temps, Laurent Favre a rendu son hommage en débutant par «La Faucheuse l’a rattrapé, lui qui ne taclait jamais.» Du côté de la Suisse alémanique, Ramona Bieri a révélé pour Blick «le football perd sa prochaine légende«, alors que NZZ a titré «Le Kaiser est mort (...) Franz Beckenbauer restera pour toujours le plus grand footballeur allemand.»
Le Kaiser, qui signifie l’Empereur, a été son surnom tout au long de sa brillante carrière. Une appellation souvent revenue dans les différents titres internationaux. En Angleterre, The Sun a honoré «Le Kaiser Franz Beckenbauer, la machine ultime du football allemand”, tandis que Sky Sport a cité “Un Maestro sur le terrain comme sur le banc». The Guardian a salué le joueur, sans pour autant oublier les nombreuses polémiques: «Beckenbauer a défini une époque en tant que joueur et ce n'était que le début. Le Kaiser n'a pas été sans controverses, mais son impact sur le football allemand après avoir raccroché les crampons est sans précédent.»
L’inventeur du poste de libéro
Toujours dans les médias britanniques, The Mirror a mis en exergue son statut de tout premier libéro: «Jusqu'à ce que Franz Beckenbauer invente le rôle de libéro sur un terrain de football, les seuls balayeurs de la ville nettoyaient les rues ou les cheminées avec une brosse. Mais le plus grand footballeur allemand n'a pas seulement conçu une nouvelle position que les tacticiens ont adoptée pendant près de 60 ans sans jamais égaler la maîtrise de son innovateur. Lorsque Beckenbauer faisait le ménage à l'arrière, son élégance suprême et son calme majestueux le distinguaient de tous les autres joueurs de son métier».
Un aspect également mis en avant par Vincent Duluc pour l’Equipe: «Avant lui, le libéro, poste aujourd'hui disparu, était le dernier défenseur. Franz Beckenbauer en a fait le premier contre-attaquant. Le bel élégant était à la fois l'homme de la sécurité et de la liberté, un meneur de jeu en position basse, tranchant et avaleur d'espaces.»
«Franz Beckenbauer, port altier, conduite de balle impeccable, tenue sans pli imposa une idée du jeu. Sobre, d'une efficacité redoutable, prête à laminer sans ciller les romantiques que seront Johan Cruyff ou les Verts de Saint-Etienne», a développé Le Figaro.
En Espagne, Marca a relaté le décès du joueur en ajoutant: «Avec la mort de Beckenbauer, l'Allemagne perd non seulement son plus grand footballeur, mais aussi l'une de ses personnalités les plus marquantes des dernières décennies.»
Finalement, en Italie, la Gazzetta dello Sport notait «Pour expliquer son statut légendaire, on disait en Allemagne que Beckenbauer était au-dessous de Dieu mais au-dessus du Chancelier. Le charme du Kaiser était aussi illimité que son influence sur le football et la société allemande.»