FranceIls volaient de l’huile de friture usagée à des fast-foods pour faire du carburant
La gendarmerie française a démonté un réseau. L’huile était détournée du «circuit du recyclage» et transférée dans des dépôts en France et en Allemagne. Le trafic porte sur plus de 385 tonnes.
La France a annoncé l’arrestation de six membres présumés d’un réseau volant en grande quantité de l’huile de friture usagée, qui transitait par des hangars illégaux en France et en Allemagne, avant de partir vers les Pays-Bas.
Cette structure criminelle est soupçonnée d’avoir détourné ces huiles «du circuit traditionnel de recyclage», pour les revendre sous forme de «biocarburant à l’étranger», indique la gendarmerie. Les vols étaient commis dans le centre de la France, au préjudice de fast-foods et collectivités où, «au total, plus de 52 faits» ont été perpétrés en trois mois.
Selon la gendarmerie, cette structure gérait trois dépôts en France et deux en Allemagne. Les enquêteurs ont mis en évidence «qu’en un peu plus de deux mois, 14 transports d’huile» avaient été réalisés depuis un dépôt près de Chartres, à destination des Pays-Bas.
Un préjudice de plus de 460’000 euros
Le trafic présumé porte au total sur «385 tonnes d’huile, pour un préjudice de plus de 460’000 euros», précise la gendarmerie. Une opération judiciaire a été déclenchée le 8 juin, «lors du chargement d’un poids lourd dans l’un des entrepôts gérés par les malfaiteurs», conduisant à l’interpellation de six individus. Dans le hangar, «plus d’une dizaine d’utilitaires» venaient «tous les jours déposer des fûts de 200 litres».
De nombreux avoirs criminels, dont la nature n’a pas été précisée par les enquêteurs, ont été saisis et «plus de 550 fûts, ainsi que plus de 26’000 litres d’huile de friture usagée» ont été découverts.
À la suite d’une enquête ouverte par le Parquet, pour des faits de vols et recels en bande organisée et gestion irrégulière de déchets en bande organisée, quatre des mis en cause ont été inculpés.
Un bien convoité
L’huile de friture usagée, autrefois simple déchet issu de la restauration, est aujourd’hui convoitée par l’industrie des biocarburants. Des véhicules équipés d’anciennes motorisations diesel peuvent rouler à l’aide de ce carburant, versé pur ou dilué en hiver, car il se fige à basse température.