CambodgeEn grève de la faim avant la venue de Joe Biden
Une opposante récemment emprisonnée a entamé une action pour protester contre ses conditions de détention, à quelques jours d’une visite dans le royaume du président américain.
L’opposante Theary Seng purge une peine de six ans de prison.
AFPL’avocate militante Theary Seng, critique de longue date de Hun Sen – l’homme fort du Cambodge depuis 1985 – a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Elle a été condamnée à six ans de prison pour trahison en juin, lors d’un procès de masse dénoncé comme «politique» par la communauté internationale. Sa grève de la faim qui doit durer une semaine intervient avant la visite de M. Biden à Phnom Penh, en fin de semaine pour assister au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Le dirigeant américain doit également rencontrer le Premier ministre Hun Sen.
Dans une déclaration lundi, l’équipe de l’activiste âgée de 51 ans «demande au président de faire pression sur Hun Sen pour obtenir la liberté de Theary». Jared Genser, son avocat américain, a déclaré qu’elle s’était également vu refuser les droits accordés aux autres prisonniers, «notamment l’accès hebdomadaire aux services religieux et la possibilité de passer régulièrement des appels téléphoniques».
Action solidaire de militants
Détenue dans une prison de Preah Vihear (Nord-Ouest), Theary Seng veut obliger les autorités à la transférer à la prison de Prey Sar, à Phnom Penh. Par solidarité, six jeunes militants cambodgiens ont simultanément entamé une grève de la faim, à une trentaine de kilomètres de la prison de Theary Seng. «Nous espérons que les dirigeants du gouvernement et surtout le président américain discuteront de cette question avec Hun Sen», a déclaré à l’AFP Hun Vannak, représentant du groupe.
Hun Sen, ex-combattant khmer rouge, est l’un des dirigeants du monde au pouvoir depuis le plus longtemps. Depuis les législatives de 2018, à l’issue desquelles son parti a raflé l’intégralité des sièges au Parlement – des résultats vivement contestés - le régime multiplie les arrestations et les procédures à l’encontre de toute voix dissidente. Les prochaines élections générales sont prévues en juillet 2023. Hun Sen va briguer un nouveau mandat. Il souhaite que son fils aîné Hun Manet prenne un jour la relève, mais n’a pas donné de date.