CyclismeOn a rêvé le passage du Tour de France en Suisse en juillet prochain
Ce jeudi, Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur de la Grande Boucle, va officialiser le tracé 2022. On a essayé de dessiner nos étapes «suisses».
- par
- Robin Carrel Paris
Le prochain Tour de France sera très international. Une fois n'est pas coutume. Il débutera au Danemark, par trois étapes à travers un des pays les plus amoureux de la petite reine au monde. La Grande Boucle fera ensuite une petite incartade en Belgique, semble-t-il, au lendemain d'une journée qui obligera les cyclistes à franchir les mythiques pavés du Nord.
C'est le deuxième week-end que la Suisse sera à l'honneur. C'est un secret de polichinelle qui sera officialisé ce jeudi à onze heures à Paris. Lausanne recevra l'arrivée de la huitième étape, le samedi 9 juillet, dont le départ sera donné à Dole, dans le département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté. Le lendemain, les cyclistes partiront d'Aigle, direction Châtel, dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est à peu près tout ce dont on est sûrs pour l’instant.
Alors parce qu'on n'en peut plus d'attendre, on s'est amusé à dessiner nos étapes de rêve, pour ces deux bouts de journées en Suisse. Ce n'est en aucun cas une prévision, bien plus un souhait. Le kilométrage, comme le calcul des dénivelés et tout le reste est simplement estimé de manière indicative. Mais ça fait quand même pas mal rêver, non?
Le samedi, il n'y a pas des centaines de solutions pour le tracé. Déjà parce qu'en allant quasiment tout droit de Dole à Lausanne par la route «idéale», on en a pour plus de 150 kilomètres. En prime, les coureurs sortiront d’une bataille sur les rampes les plus hautes de la planches-des-Belles-Filles, la veille. Du coup, il faut se montrer créatif pour arriver à trouver un itinéraire qui mette en valeur la ville hôte d'arrivée, qui passe à la caisse pour se l'offrir...
Depuis Dole, c'est tout simple, on essaie d'aller tout droit vers la Suisse. On entre au pays peu après Jougne, on file sur Orbe, par Echallens parce que ça m'a toujours fait rêver, on va sur Froideville, Savigny et le Jorat. De là, on descend à tombeau ouvert sur Lutry et c'est là que les choses sérieuses commencent et que les punchers se mettent en action.
Depuis les rives du Léman, on revient en direction de Lausanne et on met la flèche à droite. On traverse Pully, on passe par Chailly et on continue la grimpette jusqu'au Chalet-à-Gobet ou presque. Là, on fait le tour de la ville et on y va d'une descente technique par Prilly, en direction de la Maladière. Pour la forme, on fait le bord du Lac, on passe devant le Musée olympique et on re-grimpe direction le Parking de la Pontaise ou celui de la Tuilière, à choix.
Depuis la Tour Haldimand, on part de l'Avenue de l'Elysée, on longe le Parc de Milan et on croise la Gare. La victoire se jouera le long de Ruchonnet, puis les Avenues de Beaulieu, Jomini et du Mont-Blanc. On finit par tourner à gauche aux Caserne et on s'explique sur les Plaines-du-Loup avant de franchir la ligne soit vers le Parking du Vélodrome ou celui du nouveau stade.
Pas extraordinaire, c'est vrai, mais il faut réussir à faire passer la caravane. Et puis avec 205 kilomètres au compteur, 2400 mètres de dénivelé positif et du rythme sur la fin... On a calculé les cinq dernières bornes entre Ouchy et la Pontaise à environ 5% de moyenne, avec des passages à 8-12%. On a tous rêvé à passer par le Petit-Chêne et le Valentin, mais pas sûr que ce soit possible avec des camions de publicité pour de la lessive qui crachent des bulles.
Le dimanche, à l'occasion de la neuvième étape, les coureurs devraient partir près du Centre mondial du cyclisme de l'Union cycliste internationale. Comme c'est le Jour du Seigneur et que, en général, Amaury Sport Organisation aime bien qu'à la veille d'une journée de repos les cyclistes en prennent plein les chaussettes, on s'est un peu lâché sur les pentes.
Histoire de rentabiliser le passage dans le canton de Vaud, on aimerait bien que le peloton revienne un peu en direction de Lavaux et de Montreux pour commencer et passe par les Alpes vaudoises ensuite, avant de filer en Haute-Savoie. Certains sites pensent que le Tour s'échappera directement en direction de Thonon, mais nous on trouverait ça super triste.
Du coup, au départ d'Aigle, on file vers Lavaux, en saluant Port-Valais au passage. On enchaîne par l'échauffement avec une montée au pied du Mont-Pélerin, via Corsier et Alliaz, avant de redescendre sur Montreux. Comme l'étape est diffusée en intégralité, c'est beau. Pour pimenter la suite, on monte en direction des Diablerets via la Forclaz. C'est long, mais pas trop dur.
De là, on biffurque sur le Col de la Croix, avant une longue redescente sur Monthey, via Bex, avant que les cadors ne s'expliquent sur les pentes du Pas-de-Morgins. Il n'est pas forcément très difficile non plus, mais il reste tout de même la bagatelle de deux semaines de course en direction de Paris, ensuite. Parfait pour lancer les hostilités entre favoris.
Cette neuvième étape ferait ainsi 164 km, pour un dénivelé positif estimé de 3800 mètres et trois ou quatre montées répertoriées, selon les goûts. On aurait vu Lavaux et les Alpes vaudoises. Une sacrée carte postale diffusée à travers 190 pays. De quoi relancer le tourisme par chez nous, après ces vilains moins de Covid sans Chinois ni Américains!