«The Last of Us»: que vaut la série si on a fini le jeu?

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Fiction«The Last of Us»: que vaut la série si on a fini le jeu?

Le dernier épisode de cette première saison ayant été diffusé, on est désormais en mesure de répondre à la question.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
Bella Ramsey et Pedro pascal, les deux interprètes de «The last of Us», la série.

Bella Ramsey et Pedro pascal, les deux interprètes de «The last of Us», la série.

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Adaptation d’un grand jeu au scénario plus poussé et plus subtil que ne le veut généralement le support pour lequel il a été conçu, «The Last of Us», la série événement diffusée sur HBO aux États-Unis et sur la RTS en Suisse romande, voit-elle son intérêt terni pour une personne ayant déjà joué au jeu? Cette question, nous nous l’étions posée juste après la diffusion des deux premiers épisodes pour constater que les timoniers de cette adaptation – d’une qualité et d’une ambition indiscutable – exploraient une voie délicate mais susceptible d’être payante.

La chèvre et le chou

Craig Mazin et Neil Druckmann étaient en effet parvenus à ménager la chèvre et le chou avec deux brillantes ouvertures – inédites – d’épisode: un débat télévisé en 1968 avec un scientifique exprimant l’idée qu’une espèce de champignon capable de contaminer des fourmis et d’en prendre le contrôle pourrait bien être capable de faire la même chose avec des humains en cas de réchauffement climatique. Ensuite, pour le deuxième épisode, avec une scientifique en 2003 à Djakarta désespérée de constater que le point de non-retour épidémiologique était atteint. L’épisode trois, méprisé par ceux qui ne supportent pas l’idée qu’une relation homosexuelle puisse être au cœur d’un récit, est le point d’orgue de cette tentative d’enrichir une trame connue avec des éléments non développés dans le jeu.

À ce stade, on aurait pu dire que le pari était gagné. Malheureusement, les auteurs ont préféré, ou se sont sentis contraints, de resserrer le récit. Finies les grandes surprises pour les gamers qui devront se satisfaire d’une transposition parfois frisant le copier-coller. Pour notre part, notre intérêt est allé de ce fait en déclinant malgré quelques morceaux de bravoure parfaitement orchestrés jusqu’à une conclusion qu’on avait trouvé superbement ambiguë manette en main mais désormais fanée par la redite.

Un bel échec

«The Last of Us», la fiction, est donc à notre sens un échec. Pas pour tout le monde, un bel échec, un échec partiel, mais un échec tout de même. Son succès, néanmoins mérité, lui ouvre la route d’une saison deux et trois, nécessaires pour adapter le plus dense et plus compliqué «The Last of Us Part II», né sur PlayStation.

Accouchement difficile de la version PC de «The Last of Us»

Depuis le 28 mars dernier, le jeu «The Last of Us» (Part I) n’est plus une exclusivité PlayStation puisque Sony choisit désormais d’adapter pour les PC Windows les jeux Triple A sortis de ses écuries une fois un certain délai écoulé.

Mais, contrairement aux précédents titres sélectionnés, l’arrivée du jeu sur cette nouvelle plateforme ne se fait pas sans heurts. Alors que le studio Naughty Dog avait déjà repoussé sa sortie d’une semaine, soi-disant pour assurer que le jeu tourne correctement sur la plupart des PC, les gamers ont très vite déchanté: premier lancement d’une lenteur abominable, plantage à répétition, graphismes à la ramasse et rapport puissance du PC/performance du jeu très défavorable ont rapidement transformé le lancement en Bérézina.

Se confondant en excuses, le studio a déjà publié des patchs pour parer au plus pressé et continuera d’appliquer autant de rustines que nécessaire pour stabiliser l’édifice. Mais, en termes de dégâts d’image, le mal est fait.

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