Pays-BasLes négociations pour la formation d’une coalition dans l’impasse
Aux Pays-Bas, après sa victoire, le chef de l’extrême droite Geert Wilders doit convaincre les partis de s’allier avec lui. Or, son négociateur a renoncé, empêtré dans une affaire de fraude fiscale.
Aux Pays-Bas, les négociations en vue de former une coalition gouvernementale après la victoire électorale surprise du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders sont dans l’impasse, lundi, après la démission de l’homme chargé de les conduire. Gom van Strien, qui avait été désigné par le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV), a été accusé, ce week-end, dans les médias néerlandais, d’avoir commis des fraudes au sein de son ancienne entreprise.
Ces circonstances et le temps nécessaire pour répondre aux accusations «ne sont pas compatibles» avec la mission confiée, a déclaré Gom van Strien. «J’ai donc informé Geert Wilders et le président du Parlement que je démissionnais de mon poste avec effet immédiat.»
Le quotidien «NRC» avait rapporté, dimanche, qu’un ancien employeur de Gom van Strien, Utrecht Holdings, avait déposé une plainte auprès de la police concernant une fraude qui aurait été commise par le sénateur et d’autres collègues. Le sénateur a dénoncé des allégations «infondées» et déclaré qu’il avait «respecté toutes les lois et réglementations».
Geert Wilders reste optimiste
Geert Wilders fait déjà face à une mission difficile pour convaincre les autres partis de travailler avec lui, compte tenu de ses positions radicales contre l’islam, l’immigration et l’Union européenne. Bien qu’il ait quelque peu modéré son ton pendant la campagne électorale, le PVV appelle à l’interdiction des mosquées, du Coran et du port du foulard, ainsi qu’à l’organisation d’un référendum sur la sortie de l’UE.
Cette controverse constitue un revers pour lui qui, à la surprise générale, a remporté les élections de mercredi dernier avec 37 sièges sur les 150 que compte la Chambre basse. Le dirigeant d’extrême droite s’est montré néanmoins optimiste lundi, soulignant qu’il briguait toujours le poste de Premier ministre.
«Aujourd’hui, demain ou après-demain, le PVV aidera à gouverner les Pays-Bas et je serai le Premier ministre de ce beau pays», avait-il déjà écrit ce week-end sur X (ex-Twitter), assurant vouloir être «positif et raisonnable». Mais il a également averti que sa victoire électorale ne pouvait être ignorée.
Tout en avertissant qu’une nouvelle élection pourrait être possible si son parti ne parvenait pas à former une coalition, il a déclaré que le PVV serait encore plus fort si «le mandat démocratique de millions de personnes» était ignoré. «Le génie est sorti de la lampe et ne peut pas être remis dedans.»
Quelle coalition?
À l’issue du scrutin, Geert Wilders s’était dit en faveur d’une coalition avec le Nouveau Contrat social (NSC, 20 sièges) du proréformateur Pieter Omtzigt, le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB, sept sièges) et la formation de centre droit Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, 24 sièges).
La dirigeante du VVD, Dilan Yesilgöz, a déjà exclu de siéger dans un gouvernement dirigé par Geert Wilders, mais a indiqué qu’elle serait prête à «soutenir une coalition de centre droit». La position de Dilan Yesilgöz, dont le parti a perdu dix sièges, à l’issue du scrutin, est toutefois contestée au sein de sa formation.