Garagiste et chanteur, le Bel Hubert passe sa vie en 2 CV!

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JuraGaragiste et chanteur, le Bel Hubert passe sa vie en 2 CV!

Hubert Bourquin chante cet après-midi en salopette à la grand-messe des deuchistes.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Dort-il en salopette? À l’atelier ou à la scène, en garagiste ou en artiste, Hubert Bourquin (71 ans) est habillé pareil, qu’il tienne une guitare ou une burette. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il changera, d’autant qu’à 15 heures, il se produira en chansons à la 24e Rencontre mondiale des amis de la 2CV qui se tient à côté de Delémont.

Sa chanson la plus récente commence par «J’ai repris la 2 CV de ma tante…» et le seul souci du Bel Hubert, c’est d’être compris par un public de deuchistes européens qui communiquent en anglais plutôt qu’en français. Leur langage commun, c’est la mécanique et la carrosserie d’une voiture mythique.

Bout de bonheur

Quand il roule en 2CV, Hubert Bourquin voit les passants se retourner avec la banane: «Ils trouvent ça bonnard, t’as l’impression de donner un bout de bonheur!» sourit le chansonnier ravi d’aller chanter pour des gens «touchés, émus, ravis ou amusés».

La mécanique automobile, Hubert Bourquin en a fait son métier en réalisant un apprentissage à Bienne et à Nidau. Avec son capital de sympathie, la 2CV s’est imposée à lui au fil des concerts et des festivals: «Une 2CV militaire, ça n’existe pas! L’armée préfère une Opel ou une Coccinelle», rigole le Bel Hubert.

Dans ses chansons, depuis qu’il a gagné la Médaille d’or de la chanson à Saignelégier en 1981, le Bel Hubert n’a pas mis de 2CV dans une rime: «Ça s’est arrêté à tracteur et vélomoteur», dit-il. Celle qui figure dans «La 2CV de ma tante», c’est une première:

«J’ai repris la 2CV de ma tante/Petits pneus et fameux pétard/La suspension indépendante/Plus confortable qu’un plumard/On ne peut jamais, évidence/Faire des tonneaux avec ce char/Elle dégommait dans les descentes/Et n’arrivait jamais en retard»

lematin.ch/Vincent Donzé

L’obligation du catalyseur a stoppé l’importation en 1987, trois ans avant l’arrêt de la production. «Les propriétaires s’en occupent avec beaucoup de bonheur, de plaisir et quelques fois de difficulté. Ils la bichonnent, mais quand la langue de leur 2CV est verte, ils oublient de changer l’huile ou de refaire l’embrayage…», sourit le Bel Hubert.

Loin de fermer son atelier, Hubert Bourquin répare des modèles rouillés à expertiser. Il y a des châssis et des planchers à changer. «La 2 CV a été conçue très légère: il en faut quatre pour faire le poids d’une Tesla! Sa tôle, c’est du papier, mais c’était avant l’invention du sel sur les routes», remarque le mécanicien de Sonceboz.

La minceur de sa carrosserie fait-elle de la 2CV un cercueil roulant? «Non! Dans une voiture plus puissante, une agressivité s’installe, mal canalisée», dit-il en roulant dans le vallon de St-Imier. Cap aujourd’hui sur la grand-messe organisée entre Vicques et Courrendlin!

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