«Oups, c’est trop étroit»Fiasco des travaux sur l’A9: c’est la faute à personne, prétendent-ils
Un audit a été rendu sur les problèmes rencontrés sur le tronçon entre Rarogne et Gampel. Tout le monde en prend pour son grade.
- par
- Yannick Weber
«Oups, c’est trop étroit.» Le tronçon de l’autoroute A9 entre Rarogne et Gampel, dans le Haut-Valais, n’est toujours pas ouvert au trafic. En 2022, on apprenait des défauts dans la construction de la chaussée: sur plus d’un demi-kilomètre, il manquait 50 centimètres de largeur sur la route telle que construite. Il a fallu tout corriger, ce qui a coûté plus de 400’000 francs.
Le Contrôle fédéral des finances (CDF) a été chargé d’aller plonger le nez dans l’affaire. Qui doit payer les coûts? Son rapport publié mercredi est plutôt sévère. Les explications qui lui ont été fournies par les groupes impliqués sont «en partie contradictoires, pas entièrement compréhensibles et pas convaincantes». En l’état, «il existe un risque financier et de récidive». Surtout que, selon lui, la faute aurait pu être identifiée bien plus tôt lors de la construction par les personnes sur le terrain.
Personne ne se considère comme responsable
Le Canton du Valais? Il n’a fait «aucune analyse définitive des causes» ni pris de mesure d’amélioration. L’Office fédéral des routes (Ofrou)? Il «rencontre des difficultés considérables dans le suivi de la mise en œuvre de ses recommandations», lit-on dans le rapport.
Des «lacunes essentielles», des «répercussions financières importantes» et, pour l’avenir, l’avis que l’état du chantier est «particulièrement préoccupant». Le CDF n’a pas pu tirer de conclusions pour dire qui, parmi ce panier de crabes, devra payer. Car tous se renvoient la balle. Comme ils le font, d’ailleurs, pour un autre chantier sur l’A9: le tunnel d’Eyholz. Ni le Canton du Valais ni la Confédération ne veut payer des coûts de 50 millions. Ils attendent une décision du Tribunal fédéral. Le tronçon Rarogne-Gampel doit quant à lui ouvrir enfin cette année.
Parole à la défense
L’Ofrou et le Canton du Valais ont pris position sur le rapport d’audit. Tout va bien sous le soleil. «L’achèvement de l’autoroute A9 en Haut-Valais est en bonne voie», dit l’Ofrou. Les travailleurs «sont motivés et travaillent consciencieusement». «Le Conseil d’État est conscient de l’importance de la gestion de l’argent des contribuables et prend les recommandations très au sérieux», ajoute le gouvernement valaisan. Le Service des routes, qui supervise le chantier, dit quant à lui que les procédures judiciaires «reflètent les défis du maître d’ouvrage en ce qui concerne la durée prolongée du projet, les incertitudes techniques ainsi que les adaptations du projet nécessaires et inconnues au moment du début des travaux».
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