CommentaireAux États, la Suisse romande reste très centriste
Avec cinq élus de gauche, quatre du Centre, deux PLR et un MCG, les cantons romands envoient une délégation équilibrée à Berne, mais bien minoritaire.
- par
- Eric Felley
La défaite de Lisa Mazzone aura été la grande surprise de ce deuxième tour des élections au Conseil des États, en Suisse romande. À 35 ans, la jeune élue écologiste va se retirer un peu trop de tôt de la vie politique helvétique. À deux doigts de présider la Chambre des cantons, elle était pourtant confiante dans sa réélection. Mais l’électorat genevois lui a préféré Mauro Poggia, moins vert et peut-être plus efficace sur les questions d’assurance-maladie.
Le 22 octobre dernier, la grande surprise était venue de Neuchâtel, où le sénateur Philippe Bauer s’était fait éjecter par le duo rose-vert Baptiste Hurni (PS) et Céline Vara (V). L’avocat PLR neuchâtelois avait pourtant montré durant la dernière législature à quel point il était un politicien consciencieux et engagé. L’un dans l’autre, ces résultats sont tellement symptomatiques de la politique suisse et de sa stabilité. Entre la droite et la gauche, une victoire à Genève compense une défaite à Neuchâtel.
Au final, pour la prochaine législature du Conseil des États, les cantons romands y envoient cinq représentants de la gauche: Pierre-Yves Maillard (PS/VD), Carlos Sommaruga (PS/GE), Baptiste Hurni (PS/NE), Céline Vara (V/NE) et Mathilde Crevoisier (PS/JU). Le Centre est représenté par Beat Rieder (C/VS), Marianne Maret (C/VS), Isabelle Chassot (C/FR) et Charles Juillard (C/JU). Le PLR par Johanna Gapany (PLR/FR) et Pascal Broulis (PLR/VD). Enfin la droite genevoise sera représentée par Mauro Poggia (MCG/GE).
Par rapport au glissement à droite relevé aux Chambre fédérales lors des élections du 22 octobre, la représentation romande demeure plus à gauche. Mais cela dépend aussi des personnalités. À droite, Pascal Broulis et Mauro Poggia ont des profils plutôt centristes, tandis que Beat Rieder est plus proche de l’UDC. Cependant, dans l’ensemble, la représentation romande demeure surtout minoritaire dans cette Chambre où le poids des petits cantons conservateurs est énorme. Voilà une compagnie qui ne manquera certainement pas à Lisa Mazzone!