Exposition – Déambulation avec Jean Paul Gaultier dans CinéMode

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ExpositionDéambulation avec Jean Paul Gaultier dans CinéMode

«Féministe, je l’ai toujours été. J’ai voulu montrer l’évolution de la femme et de l’homme dans le cinéma et dans la mode»: l’exposition du couturier français s’ouvrira à Paris mercredi.

Jean Paul Gaultier lors de la visite de son exposition «CinéMode par Jean-Paul» à la Cinémathèque française à Paris, le 30 septembre 2021.

Jean Paul Gaultier lors de la visite de son exposition «CinéMode par Jean-Paul» à la Cinémathèque française à Paris, le 30 septembre 2021.

AFP

Trop serré dans «la mode tout court», Jean Paul Gaultier s’ouvre à d’autres horizons, en montrant dans une exposition à Paris la montée en puissance de la femme, de Marilyn à la «superhéroïne» de «Titane», la dernière Palme d’or.

«Féministe, je l’ai toujours été. J’ai voulu montrer l’évolution de la femme et de l’homme dans le cinéma et dans la mode. L’homme qui devient plus féminin et la femme qui prend de plus en plus de pouvoir et de liberté», dit le couturier de 69 ans à l’AFP.

On déambule au milieu des échafaudages avec Jean Paul Gaultier – commissaire d’expo comme un autre – à travers «CinéMode», qui s’ouvrira à la Cinémathèque française mercredi. Salle après salle, le couturier cinéphile qui a fait des costumes pour Pedro Almodovar ou «Le cinquième élément» de Luc Besson, se raconte et livre son récit de la libération de la femme avec des extraits des films, photos et tenues qu’il avait choisis.

L’occasion de se pencher sur deux grands sex-symbols des années 50-60: Marilyn Monroe et Brigitte Bardot. «À la même époque, Brigitte Bardot est extrêmement moderne, libre. Marilyn est une femme-objet par excellence». Décoiffée, «BB» entre en transe en dansant: Gaultier s’extasie devant une scène d’«Et Dieu… créa la femme» de Roger Vadim. Une séquence «démente pour les années 50»! La robe de mariée de Brigitte Bardot, rose à carreaux Vichy, s’expose également. «Elle avait un sens de la mode incroyable»! Ainsi qu’une photo d’elle sur une moto en perfecto et mini-short copiant un look de Marlon Brando. Sur une autre photo, C’est l’acteur qui porte un T-shirt mouillé qui montre une épaule. «C’est le premier homme objet», rit le créateur.

Mélange des genres

«Le thème c’est le mélange des genres, le mélange des styles, le pauvre avec le riche, le populaire avec l’aristocratie, des extrêmes qui se rencontrent, et qui donne de nouveaux bébés». Son autre obsession: les baisers de femmes. Comme Marlene Dietrich dans un film des années 30. Ou Catherine Deneuve et Fanny Ardant dans «8 femmes» de François Ozon. «J’aime beaucoup l’histoire de bagarre qui devient un baiser».

La tueuse en série de «Titane» de Julia Ducournau, Palme d’Or au Festival de Cannes 2021, rejoint la galerie des superhéroïnes. «C’est une remarquable héroïne d’une puissance au-delà de tous les héros masculins. Ce film est une énorme réussite qui montre une femme très forte de façon très moderne», conclut Jean Paul Gaultier.

À la surprise générale, il a tiré sa révérence après un défilé grandiose en janvier 2020 après 50 ans de métier. Désormais il invite chaque saison un jeune créateur pour faire une collection haute couture pour lui: après la Japonaise Chitose Abe de Sacai, ce sera le Belge Glenn Martens de Y/Project. «Enfant terrible» de la mode, comment se sent-il dans ses nouveaux habits? «C’est une autre étape. Je n’ai plus envie de faire de la mode tout court», dit-il. «Je me sens comme si je faisais une nouvelle collection. C’est une nouvelle aventure, en mélangeant la mode et le cinéma».

Un retour à la case départ parce que c’est le film «Falbalas» de Jacques Becker (1945) qui l’a projeté dans la mode. «Je me suis dit «je veux faire ce métier!» Pourquoi? Parce qu’il y avait un défilé avec des spectatrices qui applaudissaient, qui avaient l’air d’aimer les mannequins, les projecteurs…». «C’était ma bible, je n’ai pas fait d’école de mode, c’était mon éducation, un portrait fabuleux de ce monde de la couture», avec l’actrice Micheline Presle, mère de la réalisatrice Tonie Marshall, qui avait préparé cette exposition avec Jean Paul Gaultier, avant son décès en mars 2020.

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