Canton d’Argovie – Au tribunal pour un nain de jardin les fesses à l’air

C’est une affaire rocambolesque qui s’est retrouvée devant la justice du canton d’Argovie. Une femme a dû comparaître devant le Tribunal de district de Laufenburg car elle avait placé dans son jardin un nain aux fesses à l’air, le postérieur tourné vers la propriété de ses voisins. Ceux-ci, outrés, avaient estimé que le gnome portait atteinte à leur honneur et avaient porté plainte, expliquent les journaux de CH-Medien.

En effet, ce couple âgé s’est senti un peu trop entouré de figurines douteuses. Car non seulement leur voisine de 49 ans a eu le toupet de placer son nain compromettant bien en vue depuis leur salon, mais une autre figurine, avec cette fois un majeur dressé, a été elle aussi installée près de leur maison par d’autres voisins. Du coup, la coupe était pleine pour les deux seniors. Au tribunal, le mari a expliqué: «Si je regardais au nord, je voyais un cul, si je regardais par la fenêtre de la cuisine, je voyais un doigt qui pue.»

Si les propriétaires du majeur tendu ont accepté, sur injonction de l’avocat du couple, de déplacer leur figurine, la quadragénaire a elle refusé de bouger le gnome. «Si les voisins m’avaient approchée directement et sans avocat, j’aurais reconsidéré la question», a-t-elle déclaré. Les voisins étaient en désaccord depuis longtemps, selon les journaux.

Selon le couple, l’accusée avait placé son nain de jardin exprès, afin de manifester «son dédain et son mépris». La femme s’est défendue en disant avoir reçu la statuette en cadeau en 2014 et qu’elle se trouvait dans son jardin depuis lors. Un jardin où se trouvaient nombre d’autres statuettes, selon les cinq témoins appelés à la barre. La plupart n’ont d’ailleurs pas été tendres avec le couple âgé, accusé de passer son temps à surveiller les alentours depuis leurs fenêtres et à prendre des photos.

Qu’en a dit la justice du coup? Le procureur a estimé que la figurine avait effectivement porté atteinte à l’honneur du couple de seniors et a requis une peine de cinq jours-amende à 210 francs assortis d’une amende de 300 francs. Mais l’avocat de la défense a plaidé l’acquittement au motif que le nain de jardin avait été instrumentalisé par les plaignants pour attaquer leur voisine. Le juge n’a pas encore tranché mais a appelé les deux parties à être en contact le moins possible, sous peine de se détruire…