Aéroports françaisLes alertes à la bombe venaient quasiment toutes… de Suisse
Selon le ministre français des transports, les fausses alertes à la bombe ayant visé des aéroports français depuis mercredi, étaient envoyées depuis «quasiment toujours la même adresse e-mail située en Suisse.»
De fausses alertes à la bombe ont visé des aéroports français, notamment celui de Bâle-Mulhouse par deux fois, depuis mercredi. Elles ont été envoyées depuis «quasiment toujours la même adresse e-mail située en Suisse», a indiqué dimanche le ministre français des Transports Clément Beaune.
«Il y a eu malheureusement près de 70 alertes de ce type qui ont concerné nos aéroports, heureusement beaucoup moins hier samedi, premier jour de départ en vacances pour beaucoup de Français», a-t-il déclaré au micro de «Questions politiques» (France Inter, France TV, Le Monde).
Château de Versailles évacué pour la septième fois
Outre les aéroports, certains établissements publics sont particulièrement visés. Le château de Versailles a ainsi annoncé son évacuation temporaire dimanche pour la septième fois en neuf jours.
Un suspect a été interpellé vendredi pour l’unique alerte émise par téléphone concernant le château, les autres ayant été postées sur un site internet gouvernemental, selon des sources policières.
«De grands délinquants»
Les alertes sur les aéroports sont le fait non «pas de petits blagueurs» mais de «gros abrutis, voire de grands délinquants», a souligné le ministre.
Concernant leur motivation, «il peut y avoir un mélange entre des gens qui font des mauvaises blagues, qui veulent faire peur pour de vrai, et parfois aussi une sorte de compétition dans la bêtise entre des hackers», a-t-il suggéré.
«Depuis mercredi, c’est quasiment toujours la même adresse e-mail qui est utilisée, située en dehors de l’Union européenne, en Suisse», a-t-il ajouté, laissant entendre que cela mettait les auteurs de cet «e-mail type qui se ressemble d’un jour à l’autre» hors de portée de certaines sanctions dans l’UE.
Il a invité les sites hébergeurs à aider les autorités françaises: «Chacun a une responsabilité, y compris les plateformes et les réseaux sociaux, pour ne pas être le support de ce genre d’attaque et coopérer le plus vite possible avec l’aviation civile française et notre justice».
Faire des fausses alertes est «extrêmement dangereux» car cela mobilise les forces de sécurité «pendant plusieurs heures» et oblige à une évacuation «dans certains cas de sorte que «les gens se rassemblent à l’extérieur ce qui est aussi un problème de sécurité», a rappelé le ministre.
Il a indiqué avoir demandé à chaque aéroport, à chaque alerte reçue par un e-mail ou un appel, de systématiquement porter plainte. Au total, «plus de 60 enquêtes, tous lieux confondus, ont été lancées.»
La France en alerte maximale
La France a relevé au niveau maximum le niveau d’alerte du plan Vigipirate contre les attentats depuis l’assassinat le 13 octobre de l’enseignant Dominique Bernard dans son lycée à Arras (Pas-de-Calais) par un jeune fiché pour radicalisation islamiste.
Les patrouilles de police et des militaires de l’opération Sentinelle ont été renforcées, de même que les effectifs d’agents dans les gares et aéroports. À partir de la semaine prochaine, «c’est 40% de plus de patrouilles qui sont mis en place» dans les aéroports de Paris, a annoncé Clément Beaune.
Au-delà, le ministre souhaite «plus de pouvoirs» conférés aux forces de sécurité de la SNCF, en plus des compétences renforcées déjà introduites pour les Jeux olympiques 2024 à Paris.