SabotageL’acheminement du gaz est mal protégé en Suisse
Selon un rapport de la Confédération, la protection des gazoducs importants qui traversent notre pays est insuffisante.
Alors que les gazoducs Nord Stream ont vraisemblablement été victimes d’un sabotage en mer Baltique fin septembre, la question de la sécurité de l’acheminement du gaz s’invite en Suisse aussi. Selon un rapport de la Confédération, qu’a pu lire la «NZZ am Sonntag», la protection des infrastructures serait insuffisante.
Il faut dire que la Suisse est traversée du nord au sud par un gazoduc de transit, par lequel près de 80% des importations de gaz naturel s’effectuent. C’est même «le cordon ombilical» de l’approvisionnement en gaz européen, comme le nomme la «NZZ». Il relie les gisements de gaz naturel du nord de l’Europe à l’Italie.
Sabotages externes mais aussi internes
Selon le rapport interne de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP), ce gazoduc et d’autres en Suisse sont mal protégés, que ce soit de l’extérieur ou de l’intérieur. Le rapport se concentre sur quatre risques: les cyberattaques, les sabotages, les glissements de terrain et les employés qui causent délibérément des dégâts.
Les experts en viennent à la conclusion qu’il faut des normes minimales pour mieux sécuriser les installations de surface. Ils exigent aussi que la Suisse rattrape son retard contre les risques de sabotage et préconisent notamment de mener des enquêtes de sécurité et de mieux contrôler le personnel qui travaille dans les centres de contrôle du réseau du gaz.
Robinet fermé pour des milliers de gens
L’OFPP ne dévoile toutefois pas les dommages que pourrait causer un employé malintentionné. Ce qui est certain, c’est qu’il a théoriquement la capacité de fermer les robinets de gaz de milliers de foyers et d’entreprises, selon la «NZZ». Selon une personne du milieu, cela pourrait même provoquer une explosion.
Le Conseil fédéral veut désormais créer les bases légales pour améliorer la sécurité dans le secteur via la nouvelle loi sur l’approvisionnement en gaz. Le DETEC a été chargé de rédiger un projet en fonction de la crise ukrainienne. Il devrait être soumis au gouvernement d’ici à fin avril 2023.