Reporters sans frontières: Plus de journalistes tués en «zone de paix» qu'en «zone de guerre»

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Reporters sans frontièresPlus de journalistes tués en «zone de paix» qu'en «zone de guerre»

Ces vingt dernières années, 1668 journalistes ont été tués dans le monde, selon le rapport de l'organisation de défense de la liberté de la presse dévoilé vendredi. 15 pays concentrent 80% des victimes depuis 2003.

L'Irak et la Syrie dominent le classement des pays les plus dangereux pour la profession.

L'Irak et la Syrie dominent le classement des pays les plus dangereux pour la profession.

AFP

De 2003 à 2022, 1668 journalistes ont été tués dans le monde, soit 80 par an en moyenne, selon un bilan publié vendredi par Reporters sans frontières. L'Irak et la Syrie dominant le classement des pays les plus dangereux pour la profession. «Avec un total de 578 tués en 20 ans», ces deux Etats meurtris par la guerre «rassemblent, à eux seuls, plus d'un tiers des reporters tués», devant le Mexique (125), les Philippines (107), le Pakistan (93), l'Afghanistan (81) et la Somalie (78), les hommes représentant plus de 95% des décès. Depuis 2003, 80% des victimes se concentrent dans 15 pays. 

RSF

Sur les deux dernières décennies, les années plus «noires» remontent à 2012 et 2013, avec «respectivement 144 et 142 homicides de journalistes, notamment du fait du conflit en Syrie», souligne RSF. Ces pics meurtriers ont été suivis «d'une accalmie progressive, puis de chiffres historiquement bas à partir de 2019», relève l'organisation de défense de la liberté de la presse.

8 morts en Ukraine

Mais le nombre de morts a recommencé à augmenter en 2022, avec 58 journalistes tués dans l'exercice de leur fonction, contre 51 l'année précédente, du fait de la guerre en Ukraine. Huit journalistes y ont ainsi perdu la vie depuis l'invasion russe de février, s'ajoutant aux 12 journalistes qui y avaient été tués «au cours des 19 années précédentes». L'Ukraine figure ainsi en deuxième place du classement des pays les plus dangereux en Europe, derrière la Russie (25 tués en 20 ans).

Concentrant près de la moitié des journalistes tués en 2022, le continent américain est «aujourd'hui incontestablement le plus dangereux pour les médias»

RSF

«Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les atteintes – y compris mortelles – à la liberté de la presse y ont été systématiques, comme l'a souvent dénoncé RSF, avec notamment la liquidation emblématique d’Anna Politkovskaïa le 7 octobre 2006», insiste l'ONG. Avec huit morts recensés, la France apparaît au quatrième rang européen, derrière la Turquie, «du fait de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris en 2015».

À l'échelle mondiale, si la couverture des conflits armés explique beaucoup de décès, il y a eu, ces 20 dernières années, «plus de journalistes tués en «zones de paix» qu'en «zones de guerre» du fait de leurs enquêtes sur le crime organisé et la corruption». Concentrant près de la moitié des journalistes tués en 2022, le continent américain (Mexique, Brésil, Colombie, Honduras...) s'avère ainsi «aujourd'hui incontestablement le plus dangereux pour les médias», d'après RSF.

(AFP)

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