ValaisMatricide du molok: la fille de l’octogénaire condamnée à 6 ans
La fille de la Vaudoise de 81 ans retrouvée morte à moitié dans un conteneur en octobre 2017 est jugée coupable d’assassinat.
- par
- Evelyne Emeri
Le Tribunal des districts d’Hérens et Conthey (VS), siégeant à Sion, a rendu son verdict dans l'affaire dite du «molok à Nendaz», datant d’octobre 2017. L’Autorité de jugement de première instance l’a fait savoir ce mercredi par voie de communiqué. Les juges valaisans ont suivi à six mois près (ndlr. 6 ans et demi requis) le réquisitoire du procureur Ludovic Schmied. Ainsi, ils condamnent la Lausannoise à 6 ans pour tentative d’assassinat et assassinat sous déduction de la détention provisoire subie depuis le 23 octobre 2017. Ils prononcent également des mesures thérapeutiques institutionnelles dans un établissement fermé au sens de l’article 59, alinéa 3, du Code pénal.
Jugement éclair
Ainsi, alors que l’affaire a mis cinq ans à arriver à la case «procès», il aura fallu moins de deux petits jours à la Cour pour se déterminer sur la culpabilité de la Vaudoise de 56 ans après l’audience du lundi 5 septembre. La quinquagénaire a toujours nié toute implication dans la mort de sa mère. Depuis presque cinq ans, elle est incarcérée, accusée d’avoir tué sa génitrice dans un huis clos effroyable. Les deux femmes vivaient en couple et dormaient ensemble, même si elles disposaient chacune de leur propre logement à Pully et à Lausanne. La découverte macabre de l’octogénaire était survenue le 22 octobre 2017. C’est le propriétaire du studio que louaient mère et fille à Haute-Nendaz (VS) qui avait fait la macabre découverte près du molok de l’immeuble.
Elle a toujours nié
Suspectée dès le début d’avoir éliminé l’octogénaire, la prévenue est en détention provisoire depuis près de cinq ans. Elle a toujours nié toute implication. Y compris en audience: «La police m’a appris le décès de maman le 23 octobre 2017 – le décès remonte au plus tard au soir du 21 –. Ce qui est arrivé, je ne le sais pas. Je suis déçue que l’on m’accuse d’un acte grave». Des propos à l’extrême opposé des preuves imparables (ADN, etc) et écrasantes réunies par les enquêteurs. L’octogénaire a été tuée dans le logement de vacances à coups de casserole sur la tête et sur le haut des cervicales. Elle a également ingurgité de la mort-aux-rats à son insu (ndlr. doses non létales).
Trouble sévère
Le cadavre de la pauvre aînée avait été transporté jusqu’au conteneur. Il était emballé dans deux sacs-poubelle de 110 litres. Il gisait au sol sur le dos, les jambes coincées dans le grand couvercle du molok. «Peut-être un jour elle acceptera ce qu’elle a fait à sa mère», avait espéré le ministère public aux débats, avant de requérir un traitement en milieu fermé. Ce dernier primera sur la peine et sa durée est indéterminée. La quinquagénaire souffre d’un trouble sévère, en particulier d’un trouble délirant persistant. Partant, sa responsabilité pénale est fortement diminuée. Trois expertises ont été nécessaires pour le dire. En revanche, ses troubles schizophréniques étaient diagnostiqués depuis 2013.
En fin de communiqué, le Tribunal des districts d’Herens et Conthey précise «qu’il ne donnera aucune autre information et ne fera aucun autre commentaire sur cette affaire».