Football féminin - Thaïs Hurni: «La Suisse a un sacré potentiel pour le futur»

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Football fémininThaïs Hurni: «La Suisse a un sacré potentiel pour le futur»

Le camp de préparation des Suissesses à Marbella permet à Nils Nielsen d’effectuer des tests et de découvrir de nouveaux visages. Interview avec la défenseuse servettienne.

Florian Paccaud
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Florian Paccaud
Thaïs Hurni, ici face à la Française Amel Majri, compte cinq sélections avec la Nati.

Thaïs Hurni, ici face à la Française Amel Majri, compte cinq sélections avec la Nati.

AFP

Les pousses suisses croissent sous le soleil de la Costa del Sol. En camp d’entraînement pour préparer les matches décisifs contre la Roumanie et l’Italie en avril – ainsi que pour l’Euro en Angleterre l’été prochain –, Nils Nielsen a convoqué plusieurs jeunes joueuses pour les matches amicaux contre l’Irlande du Nord (match nul 2-2 dimanche dernier) et face à l’Autriche (ce mercredi à 18 h). En l’absence de nombreuses cadres (Lia Wälti, Luana Bühler, Ana-Maria Crnogorcevic, Coumba Sow) et des défections de Riola Xhemaili et Svenja Fölmli (Covid), il y a du temps de jeu à prendre. «Elles ont faim et se donnent à 120% à chaque entraînement», atteste la Saint-Galloise Eva Bachmann, néophyte à 27 ans. La Servettienne Thaïs Hurni, 23 ans, ne fait elle plus partie de ces espoirs, mais elle travaille dur pour s’installer sur le long terme en équipe nationale. Interview.

– Thaïs Hurni, comment se passe ce camp?

– Tout se passe très bien. En raison de mes examens, je n’ai pu rejoindre le groupe que mercredi dernier (ndlr: le reste de l’équipe s’était envolé pour la Costa del Sol lundi). Comme d’habitude, l’ambiance est bonne, on s’entraîne bien, les terrains et la salle de force sont top. Bref, les conditions sont optimales. Chaque matin, on a une séance avec toute l’équipe, et l’après-midi on travaille en spécifique, avec de plus petits groupes. Ou sinon on va à la salle.

– Quel est le plus important pour ce rassemblement: le team-building, les essais tactiques, gagner pour bien débuter l’année?

– C’est un peu de tout. Pour nous, les joueuses, en tout cas celles qui évoluent en Suisse, on est encore en phase de reprise. Donc ça nous permet d’ajuster certains détails physiques. Comme on n’a pas de matches de qualification, on a aussi plus de temps pour faire des ajustements tactiques et également apprendre à connaître les nouvelles joueuses.

– Plusieurs joueuses sélectionnées sont nées dans les années 2000. Vous êtes de 1998, donc vous faites aussi partie des jeunes. Est-ce qu’on peut dire que la Nati a un potentiel intéressant pour les années à venir?

– Ça, c’est sûr. La Suisse a un sacré potentiel pour le futur. On a de très bonnes joueuses. Et même dans les catégories inférieures, dans les M16 ou M17, il y a vraiment des pépites. Mais c’est important qu’elles ne sautent pas les étapes trop rapidement. L’avantage de ce camp, c’est qu’il n’y a pas vraiment de rencontres importantes, donc ça enlève un certain stress. L’atmosphère est plus détendue que si l’on disputait des matches de qualification, donc c’est super pour les jeunes qui viennent d’intégrer le groupe.

– De quoi vient le fait qu’il y ait passablement de jeunes pépites en Suisse?

– Les centres de formation dans les grands clubs comme Bâle, Young Boys, Lucerne ou Zurich se sont bien développés pour les jeunes, que ce soit pour les M17 ou les M19, donc c’est très positif. Il y a également les Futura, qui permettent de mettre en valeur les jeunes joueuses qui sortent du lot. Malheureusement, en Romandie on est encore en retard à ce propos. Servette s’y est mis, mais ce n’est pas encore au niveau des clubs suisses alémaniques. Et c’est vraiment quelque chose qui doit être amélioré.

– En quoi consistent les Futura?

– Ce projet regroupe les meilleures jeunes de Suisse. Chaque année, les plus talentueuses sont sélectionnées et ont la possibilité de travailler en relation avec des personnes de Macolin ou de Swiss Olympic. Elles sont aidées pour leur préparation physique, au niveau de l’alimentation, elles reçoivent du coaching mental. Ces joueuses bénéficient d’un suivi plus spécifique et individuel que ce qui peut se faire en club. Le but est qu’elles évoluent mieux et plus rapidement.

– L’absence de quatre titulaires indiscutables est-elle l’occasion, pour vous, d’obtenir du temps de jeu et de marquer des points en vue du prochain Euro?

– Chaque possibilité qu’on a de se montrer, il faut la prendre (ndlr: Thaïs Hurni est entrée en jeu à la 92e contre l’Irlande du Nord dimanche). Quatre autres joueuses débuteront, donc cela laisse plus de place à celles qui les remplaceront. C’est une chance à saisir.

– Quels sont vos objectifs personnels avec l’équipe nationale?

– Faire partie des joueuses qui sont à chaque fois convoquées, puis avoir de plus en plus de temps de jeu. Mais si je suis consciente que ça prend du temps et ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut que je performe bien en club pour montrer que je mérite ma place en équipe nationale.

– Avec Servette Chênois, vous jouez plutôt en défense, Nils Nielsen vous considérait au début plutôt comme une milieu de terrain. Est-ce que vous avez pu en discuter avec lui?

– Désormais, je suis plus perçue aussi comme défenseuse centrale en équipe nationale, surtout lorsqu’on évolue à trois derrière. Ça ne change pas trop du club. C’est un point positif de ne pas devoir changer ses habitudes en quelques jours, car c’est souvent compliqué de modifier ses repaires.

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