Japon – Le parti au pouvoir face à des élections cruciales dimanche

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JaponLe parti au pouvoir face à des élections cruciales dimanche

Le nouveau Premier ministre Fumio Kishida espère garder son poste à l’issue des élections législatives, que son parti devrait remporter.

Le Premier ministre japonais et chef du Parti libéral-démocrate (PLD) Fumio Kishida à Saitama le 30 octobre 2021, un jour avant les élections législatives.

Le Premier ministre japonais et chef du Parti libéral-démocrate (PLD) Fumio Kishida à Saitama le 30 octobre 2021, un jour avant les élections législatives.

AFP

Le nouveau Premier ministre Fumio Kishida espère bien garder son poste à l’issue des élections législatives dimanche au Japon, que son parti devrait remporter mais en y laissant probablement des plumes, selon des analystes. Quelque 106 millions de Japonais sont appelés à départager 1051 candidats pour 465 sièges à la Chambre basse de la Diète. La pandémie et l’économie ont été les thèmes dominants d’une très brève campagne électorale de 17 jours.

Dans la précédente législature, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), dominant la scène politique japonaise presque sans interruption depuis 66 ans, détenait 276 sièges et son allié, le parti Komeito (centre-droit), 29, soit 305 sièges au total. Leur coalition avait ainsi une solide assise parlementaire, permettant un contrôle de tous les leviers du pouvoir. Mais le contexte a beaucoup changé par rapport aux dernières législatives en 2017.

Shinzo Abe, qui semblait inoxydable au poste de Premier ministre, a démissionné en septembre 2020 pour des raisons de santé. Son successeur Yoshihide Suga n’a tenu qu’un an, victime de records d’impopularité en raison de sa gestion jugée maladroite de la crise sanitaire et de sa volonté de maintenir coûte que coûte les Jeux olympiques de Tokyo cette année.

Élu président du PLD fin septembre grâce au soutien des caciques du parti, puis nommé Premier ministre par le Parlement début octobre, Fumio Kishida, 64 ans, ne jouit cependant pas d’une grande popularité dans l’opinion publique. Elle gravitait autour de 50% début octobre, l’une des plus faibles pour un nouveau dirigeant japonais depuis vingt ans.

«Résurrection» ou «plongeon mortel»?

Fumio Kishida vise aux législatives la majorité absolue la plus courte: 233 sièges pour le PLD et le Komeito réunis. Une manière de sauver la face même en cas d’une perte sensible de sièges. «Si leur nombre de sièges descendait vers ce niveau, ce serait très difficile pour la réputation de Fumio Kishida», prévient toutefois Michael Cucek, professeur d’études asiatiques au campus japonais de l’Université Temple, interrogé par l’AFP. «Quand un Premier ministre est à ce poste uniquement grâce à d’autres, à partir du moment où il commence à perdre de l’altitude, il commence à se diriger vers un plongeon mortel», ajoute Michael Cucek.

«Nous devons montrer au public que le PLD est ressuscité», avait lancé Fumio Kishida après son élection à la tête du PLD. Il a promis de faire de la lutte contre le Covid-19 sa priorité numéro un, mais aussi de redynamiser l’économie et réduire les inégalités sociales grandissantes. Il est cependant resté vague sur les mesures pour y parvenir.

Le PLD a longtemps profité d’une opposition historiquement faible et fragmentée. Mais pour ces législatives, cinq partis d’opposition vont coopérer dans de nombreuses circonscriptions, ce qui pourrait théoriquement affaiblir le PLD.

Des atouts pour le PLD

«Fumio Kishida est confronté à des vents contraires dus à une faible cote de popularité et à une opposition plus coordonnée», résume Stefan Angrick, économiste de Moody’s Analytics.

D’un autre côté, le PLD dispose de gros moyens et reste maître dans l’art de contrôler le processus électoral, notamment dans les zones rurales. «Il y a des liens personnels entre les familles de ses candidats et les électeurs, qui remontent à plusieurs générations», rappelle Michael Cucek.

Autre atout pour Fumio Kishida et son parti: le nombre d’infections au coronavirus a chuté au Japon (environ 270 nouveaux cas quotidiens sur la dernière moyenne de sept jours), après avoir atteint des records en août sous l’effet du variant Delta. Et après un démarrage laborieux début 2021, la campagne de vaccination dans l’archipel est devenue un succès: plus de 71% des habitants ont désormais reçu deux injections, l’un des taux les plus élevés parmi les pays de l’OCDE.

La participation électorale, particulièrement basse au Japon (53,68% aux législatives de 2017 et 52,66% à celles de 2014), sera scrutée de près dimanche. Une abstention élevée favorise traditionnellement le PLD.

(AFP)

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