Conflit Israël-Hamas39 prisonniers palestiniens libérés de retour chez eux
Après la libération de 17 otages par le Hamas ce samedi 25 novembre 2023, les autorités israéliennes ont indiqué avoir, à leur tour, relâché 39 nouveaux prisonniers palestiniens. 39 femmes et adolescents palestiniens avaient été libérés ce vendredi après une première vague de libération d’otages par le Hamas.
L’Autorité pénitentiaire israélienne a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche avoir libéré 39 prisonniers palestiniens, après que le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza a relâché 13 otages israéliens, dans le cadre d’un accord entré en vigueur vendredi. L’accord est censé durer quatre jours et permettre la libération de 50 otages du Hamas et de 150 prisonniers palestiniens.
À Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, on célèbre dans la discrétion les prisonniers libérés, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, au milieu d’un déploiement policier israélien. Les membres des forces de sécurité israéliennes bottés, casqués et armés étaient particulièrement nombreux dans la maison d’Israa Jaabis, 39 ans, la prisonnière la plus connue de la liste. Sa photo, brandissant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, dans un tribunal israélien, est régulièrement brandie dans les manifestations ou pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens.
«J’ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée», a-t-elle affirmé à des journalistes dans le salon familial dans son quartier de Jabal Moukkaber, aux côtés de son fils Moatassem, 13 ans. «Ils doivent libérer tout le monde», a-t-elle plaidé. Israa Jaabis avait été condamnée à onze ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu’elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier. L’ONG Addameer, qui lui a fourni un avocat, rapporte qu’elle a été brûlée sur 50% de son corps. Selon les autorités palestiniennes, elle a aujourd’hui besoin de six opérations chirurgicales.
17 Palestiniens arrêtés samedi
Dans le reste de la Cisjordanie, occupée depuis 1967 par Israël, en revanche, on laisse exploser la joie et, surtout, les slogans à la gloire du Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. C’est ce mouvement islamiste, grand rival du Fatah de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne dont le pouvoir ne s’étend que sur des portions de la Cisjordanie, qui a négocié l’accord d’échange des otages contre les prisonniers avec Israël.
«Ezzedine! Ezzedine!» a scandé la foule, en référence à la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam. Vendredi soir, des centaines de Palestiniens avaient repris en choeur: «Nous sommes tes hommes, Deif» ou «On veut Sinouar», en référence à Mohammed Deif, l’insaisissable commandant de la branche armée du Hamas, et à Yahya Sinouar, chef du mouvement à Gaza.
Au moment où sortait le premier groupe de 39 prisonniers, le Club des prisonniers, ONG palestinienne de défense des détenus, rapportait que 17 Palestiniens avaient été arrêtés le même jour.