ThérapiesL’hypnose n’est pas une histoire à dormir debout
Un hypnothérapeute lausannois sort un livre racontant l’historique de cette pratique, son fonctionnement et même les méthodes pour la pratiquer soi-même.
- par
- Michel Pralong
Quand on parle d’hypnose, quand on vous conseille l’hypnose, par exemple pour arrêter de fumer ou perdre du poids, cela interpelle. Cela interpelle encore et toujours, serait-on tenté d’ajouter, car de nombreux hôpitaux pratiquent déjà ce que l’on appelle l’hypnose ericksonienne en complément ou en remplacement d’une anesthésie. Pour beaucoup, l’hypnose reste au mieux un spectacle de foire, comme ces shows dans lesquels un hypnotiseur fait faire ce qu’il veut à des spectateurs totalement inconscients. Au pire, du charlatanisme.
Quelqu’un qui n’est jamais allé chez un hypnothérapeute s’imagine le plus souvent qu’une séance se fait avec un pendule et que le patient perd totalement conscience. Ce n’est pas le cas. «La personne hypnotisée ne dort pas, mais n’est pas non plus dans son état de conscient ordinaire», écrit Nicolas Hocq dans son livre «Hypnose: secrets d’une thérapie qui vous fait du bien». En fait, c’est une technique qui permet d’accéder à notre inconscient, responsable de biens de nos actes involontaires.
20 ans de pratique
Cet hypnothérapeute exerce à Lausanne et à Thonon (F) depuis une vingtaine d’années (www.hypnose-lausanne.ch) . Dès ses débuts, alors que ces thérapeutes étaient encore très peu nombreux, rapidement, avec le bouche-à-oreille les patients ont afflué. «Il y a 20 ans, c’était surtout des gens qui voulaient arrêter de fumer». Mais depuis, on vient le consulter pour de nombreux troubles: alimentaires, nerveux, phobies, burn-out, troubles de la sexualité, développement personnel, etc.
Selon lui, il affiche un taux de réussite de 80%, que ce soit pour l’arrêt définitif de la cigarette ou pour le poids si, pour ce dernier, le patient n’a pas de troubles de la thyroïde, évidemment. S’il a écrit ce livre, c’est notamment en raison du Covid. «Cela fait longtemps que je voulais le faire, mais l’arrêt de mes formations pendant la pandémie m’a laissé le loisir pour le faire. L’idée était de transmettre 20 ans d’expérience dans un ouvrage super généraliste avec une bonne vulgarisation, que même mon père de 93 ans peut comprendre».
Notre cerveau agit avant nos décisions
L’essai est transformé car la lecture est aisée et vite passionnante. Après avoir retracé l’historique de la pratique, Nicolas Hocq explique également la puissance de notre inconscient. notamment en rappelant l’expérience de Libet: une personne avec des électrodes sur la tête appuie sur un bouton pour choisir un chiffre sur une horloge qui fonctionne. L’expérience est capable de détecter l’activation du cerveau, le moment où le cobaye décide d’appuyer et l’action physique de presser le bouton. Le résultat, confirmé plus tard par Hayne avec une IRM, est que le cerveau s’active avant que nous ayons pris une décision. Jusqu’à plusieurs secondes avant! Allez vous étonner ensuite du pouvoir de l’inconscient.
Autohypnose mode d’emploi
C’est justement en allant suggérer des choses à ce dernier que l’hypnothérapeute peut faire tomber des barrières. Ce livre explique les différentes thérapies et a même un mode d’emploi pour que chacun puisse pratiquer une autohypnose à la carte, que ce soit pour insomnie, pendant la grossesse ou les troubles alimentaires. Il ne s’agit pas de solutions miracles, mais de descriptions de méthodes. Nicolas Hocq explique également que le choix du thérapeute est important, il faut que le courant passe. Il avoue qu’il lui arrive lui-même de ne pas continuer avec des patients, ce lien ne se faisant pas.
Ses patients, justement, qui sont-ils? «Avant la pandémie, hors tabac, c’était en premier lieu les enseignants, puis le milieu médical. Les étudiants arrivaient en quatrième position. Pendant le Covid, les étudiants étaient nettement les plus nombreux».
Et si vous aussi, vous lancer dans l’hypnose thérapeutique, ce livre indique également le profil et les diplômes requis.