Météo extrêmeBiparjoy touche terre en Inde
Le cyclone a atteint jeudi, à 18 h 30 locales, la côte de l’État du Gujarat, avec des vents de 125 km/h et des rafales soufflant jusqu’à 140 km/h.
Le cyclone Biparjoy a touché terre dans l’ouest de l’Inde jeudi, ont annoncé les services météorologiques. Il a atteint la côte de l’État du Gujarat à 18 h 30 locales (15 h 30 en Suisse), avec des vents de 125 km/h et des rafales soufflant jusqu’à 140 km/h. L’arrivée du cyclone – dont le nom signifie «désastre» en bengali – a contraint les autorités à évacuer en masse les habitants de la région.
Quelque 325 kilomètres de littoral entre Mandvi, dans l’État indien du Gujarat, et la région de Karachi, principale ville du Pakistan sont menacés par des vents forts, des ondes de tempête (hausse du niveau de la mer) et des pluies diluviennes. Plus de 175’000 personnes ont été déplacées préventivement de la zone que doit en principe traverser Biparjoy, face aux risques d’inondations et de «destruction totale» anticipée de certains édifices.
Jayantha Bhai, un commerçant de 35 ans de la ville balnéaire indienne de Mandvi, a confié jeudi matin ses craintes pour la sécurité de sa famille. «C’est la première fois que je suis confronté à un cyclone», a déclaré ce père de trois garçons, âgés de 8 à 15 ans, qui a prévu de se cloîtrer dans sa petite maison en béton adossée à son échoppe.
«C’est la nature, nous ne pouvons pas nous battre contre elle», admet-il sous une pluie battante. Dans l’après-midi, les routes les plus basses ont commencé à être inondées à Mandvi, où presque tous les magasins ont fermé leurs portes. Les agences météorologiques de l’Inde et du Pakistan prévoient «un cyclone très violent».
Habitations désertées
En Inde, le gouvernement du Gujarat a déclaré que 94’000 personnes avaient quitté les zones côtières et basses pour s’abriter ailleurs. Au Pakistan, la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, a annoncé que 82’000 personnes avaient été évacuées des zones côtières du sud-est.
Les quelques centaines d’habitations aux toits de chaume ont presque toutes été désertées, et seuls chats et chiens sauvages peuplent encore cette localité, où une centaine de bateaux de pêche sont ancrés le long d’une jetée. Mercredi, Sherry Rehman a indiqué à la presse qu’il s’agissait d’un cyclone «comme le Pakistan n’en a jamais connu». Les vagues pourraient atteindre une hauteur de 4 mètres, risquant d’inonder une partie de la mégapole pakistanaise de Karachi, qui abrite environ 20 millions d’habitants. «Tout est le résultat du changement climatique», a estimé Sherry Rehman.
«Nous sommes terrifiés»
Mercredi soir, à une courte distance du port indien de Jakhau, environ 200 personnes du district de Kutch se sont regroupées dans un petit centre de santé de plain-pied. Ici, nombreux sont ceux qui s’inquiétaient pour le bétail laissé derrière eux dans leurs fermes.
Dhal Jetheeben Ladhaji, un pharmacien, a affirmé qu’une dizaine d’hommes étaient restés sur place pour s’occuper de centaines d’animaux indispensables à la subsistance de la communauté. «Nous sommes terrifiés, nous ne savons pas ce qui va se passer ensuite», s’est épanché cet homme de 40 ans.
Les cyclones sont fréquents dans cette région de l’océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes. Mais les scientifiques expliquent que ces phénomènes gagnent en puissance, en raison du réchauffement climatique.