Le dessin de couverture de «Tintin en Amérique» aux enchères

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Bande dessinéeLe dessin de couverture de «Tintin en Amérique» aux enchères

L‘original en noir et blanc de 1942 qui a servi pour la sortie de l’album sera vendu le mois prochain. Il est estimé entre 2,2 et 3,2 millions de francs.

Le dessin a été réalisé par Hergé pour la publication en album couleur de «Tintin en Amérique».

Le dessin a été réalisé par Hergé pour la publication en album couleur de «Tintin en Amérique».

AFP/Hergé/Tintinimaginatio 2023

Un dessin original d’Hergé pour la couverture de «Tintin en Amérique» sera mis aux enchères le mois prochain à Paris et pourrait battre un nouveau record dans le domaine de la BD. Le dessin bien connu montre un grand chef amérindien en habit traditionnel pointant un doigt accusateur vers Tintin ligoté, en brandissant une hache dans l’autre main.

Il orne depuis 80 ans la couverture du troisième volume des aventures du jeune reporter belge à houppette (qui se rend en Amérique après ses voyages chez les Soviets et au Congo), un des albums les plus vendus de la série.

L’original mis en vente par la maison Artcurial, qui l’expose jusqu’à samedi soir dans ses locaux bruxellois, date de 1942. À cette époque, «Tintin en Amérique» a déjà dix ans d’ancienneté mais n’a été édité qu’en noir et blanc. Ce dessin à l’encre de Chine est celui qui est retenu pour la première édition en couleurs de l’album, qui sort en 1946.

Le «Lotus bleu» vendu à 3,2 millions

Cédé par un collectionneur belge non identifié, il est aujourd’hui estimé «entre 2,2 et 3,2 millions d’euros», selon Artcurial, firme française qui revendique la place de leader des enchères pour la BD. En janvier 2021, elle avait enregistré un record mondial avec le projet d’illustration par Hergé (encre de Chine, gouache et aquarelle) de la couverture originale du «Lotus bleu». Le dessin de 1936 avait été adjugé 3,2 millions d’euros frais compris. En 2016, une planche d’«On a marché sur la lune» était partie pour 1,55 million d’euros.

«On parle là de dessins qui appartiennent à l’histoire de l’art», fait valoir Vinciane de Traux, directrice d’Artcurial pour le Benelux. «Hergé est avec Magritte la figure la plus importante de l’art belge». Cette fois, la pièce maîtresse de la vente prévue le 10 février à Paris est «de plus grande taille, plus impressionnante par sa composition».

Montré à Lausanne en 2010

C’est aussi, selon cette spécialiste, un parfait exemple du style épuré d’Hergé, Georges Rémi de son vrai nom (1907-1983); la «ligne claire» popularisée par une poignée de dessinateurs belges de la même génération. Le dessin a déjà été montré dans des expositions, à Paris en 2009 et à Lausanne en 2010. Il est «totalement documenté, authentifié», poursuit la dirigeante d’Artcurial.

Il y a deux ans, la mise aux enchères du «Lotus bleu» avait mis en colère Nick Rodwell, l’homme d’affaires britannique qui veille de très près à l’héritage d’Hergé. Il est le second époux de Fanny Vlamynck, veuve et légataire universelle du dessinateur.

Le célèbre dessin du dragon noir sur fond rouge était vendu par des membres de la famille Casterman, qui assuraient que leur père Jean-Paul l’avait reçu en «cadeau» d’Hergé lui-même lors d’un repas familial dans les années 1930. Le futur directeur de la maison d’édition éponyme avait alors 7 ans. Il aurait gardé la feuille de papier pliée en six dans un tiroir pendant des décennies.

Une version contestée par M. Rodwell, qui avait reproché aux Casterman de ne pas avoir rendu le dessin. Mais les relations ont fini par s’apaiser. En définitive, affirme Mme de Traux, «les ayants droit d’Hergé se sont félicités du résultat de la vente. Tout le monde est content que le marché soutienne la cote de Tintin».

(AFP)

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