Football: L’Arabie saoudite fait tourner la tête des stars mondiales

L’Arabie saoudite est le plus grand exportateur de pétrole au monde et la première économie du monde arabe. Mohammed Ben Salmane en est le prince héritier et premier ministre et donc dirigeant de facto du royaume. L’Arabie saoudite, critiquée pour des atteintes aux droits humains – 81 personnes ont été exécutées en une seule journée l’année dernière et l’homosexualité est toujours réprimée –, tente d’améliorer son image et d’attirer touristes et investisseurs, notamment au travers du sport.

Football, Grand Prix de Formule 1 ou encore le lancement du circuit de golf dissident LIV font partie de ces investissements aux sommes faramineuses. Dans le cadre de sa «vision 2030», l’Arabie saoudite envisage de se porter candidate à l’organisation de la Coupe du monde de football en 2030, ou 2034.

Il s’agit du Fonds public d’investissement d'Arabie saoudite (Public Investment Fund ou PIF). Le fonds souverain saoudien est un des plus riches au monde: 6e plus grand fonds souverain au monde en 2022 avec près de 620 milliards de dollars d’actifs et un portefeuille de participations constitué d’environ 200 investissements. Le PIF permet d’attirer les plus grandes stars du football dans le championnat saoudien (fondé en 1976, renommé en Saudi Pro League en 2008). La ligue comptait 16 équipes cette saison et s’élargira à 18 dès la saison 2023-2024.

Le fonds souverain saoudien (PIF) détient à 75% les clubs de Al-Nassr, Al-Hilal, Al-Ahli et Al-Ittihad, les quatre principales écuries du pays, auxquelles on peut encore ajouter Al-Shabab. Les stars mondiales recrutées sont ensuite «réparties» entre ces cinq principales formations:

- Al-Nassr, le club de la capitale Riyad où joue Cristiano Ronaldo. Neuf titres de champion d’Arabie saoudite.

- Al-Ittihad, le club de la ville portuaire de Jeddah (Karim Benzema). Neuf fois champion.

- Al-Hilal, l’autre club de la capitale Riyad (qui convoitait Messi avant que l’Argentin choisisse Miami et la MLS), détenteur du record de titres avec 18 sacres.

- Al-Ahly, également basé à Jeddah. Trois fois champion.

- Al-Shabab, basé à Riyad. Six titres de champion.

Cristiano Ronaldo, évidemment! Le recrutement de Ronaldo par Al-Nassr – le club de la capitale Riyad – survenu à la fin du mois de décembre, est le plus gros coup réalisé à ce jour par la Saudi Pro League. Le Portugais, arrivé depuis Manchester United dans la capitale, touche le salaire le plus élevé de l’histoire du football avec près de 200 millions de francs par saison. Lionel Messi aurait d’ailleurs pu gagner plus du double s’il avait signé à Al-Hilal selon les chiffres avancés.

Reste que, même avec «CR7» dans ses rangs, Al-Nassr n’a terminé qu’au deuxième rang de la Saudi Pro League. Le Portugais a bouclé son premier exercice en Arabie saoudite avec une récolte de 14 buts en 16 matches. Ronaldo avait en tout cas anticipé l’offensive massive de la Saudi Pro League pour engager les plus grandes stars du foot: «Je pense que s’ils continuent à faire le travail qu’ils souhaitent faire ici, le championnat saoudien pourra être l’un des cinq meilleurs du monde dans cinq ans», avait annoncé Ronaldo quelques jours avant la signature de Karim Benzema dans le club champion, Al-Ittihad.

Lionel Messi s’est engagé jeudi à l’Inter Miami en MLS (la ligue professionnelle d’Amérique du Nord) et ne figure plus sur la liste des vedettes convoitées par l’Arabie saoudite. Karim Benzema a connu un accueil royal à Al-Ittihad, où il a été présenté vendredi devant 60’000 spectateurs.

Les prochaines stars sur une liste destinée à s’étoffer? La plupart sont des Ballon d’or, des champions du monde et/ou des vainqueurs de la Ligue des champions. Comme le Croate Luka Modric (Ballon d’or 2018), ou encore les Français Hugo Lloris et N’Golo Kanté (accord avec Al-Ittihad), les Espagnols Sergio Ramos, Jordi Alba et Sergio Busquets ainsi que les Sud-Américains Angel Di Maria (Argentine) et Roberto Firmino (Brésil) ont été ciblés par la Saudi Pro League pour renforcer ses cinq clubs phares.