Après Bilal HassaniDes «menaces» font annuler un autre concert dans un lieu religieux en France
Les craintes de «violences» et les pressions d’une «minorité d’individus» ont eu raison d’un événement rap et électro, prévu la semaine prochaine, sur le toit de la basilique de Lyon.
Un concert de rap et de musique électronique qui devait se tenir la semaine prochaine sur le toit de la basilique de Lyon, dans le sud-est de la France, a été annulé en raison de «menaces de violences sérieuses», a indiqué son organisateur.
«Précédent très inquiétant pour la culture»
Début avril, c’est le chanteur Bilal Hassani, icône LGBT en France et ancien représentant du pays à l’Eurovision, qui avait dû annuler son concert dans une église désacralisée de Metz (est de la France), sous la pression de mouvances catholiques qui criaient à la «profanation». Cet épisode a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire pour incitation à la haine.
L’annulation du concert prévu le 27 avril dans la basilique lyonnaise de Notre-Dame-de-Fourvière tient, elle, aux pressions d’«une minorité d’individus», a déploré dans un communiqué, son organisateur, le collectif Quai de Saône, évoquant un «précédent très inquiétant pour la culture» à Lyon, une des places fortes de l'ultradroite en France.
«Pour dédiaboliser la musique électronique, on s’était dit que la basilique était la meilleure chose à faire symboliquement (...). On a présenté le projet au corps religieux, un peu réticent au début, mais il a fait confiance à la jeunesse et on a travaillé la programmation ensemble», a précisé à l’AFP un porte-parole de ce collectif. Des DJ et rappeurs avaient été programmés mais il n’y avait «aucun propos grossier ou parole blasphématoire dans leurs chansons», a assuré le porte-parole.
«Risques pour la sécurité du public»
Certains groupuscules ont toutefois fait entendre leur opposition à un tel évènement, conduisant le collectif à annuler le concert, par crainte de «débordements» et en raison «de risques pour la sécurité du public». Un groupuscule identitaire local, les Remparts, s’est félicité de cette annulation sur Twitter.
Un autre concert dans un lieu religieux a récemment défrayé la chronique en France. En juin 2021, le chanteur Eddy de Pretto, qui a fait son coming out gay en 2017, avait été visé par une campagne massive de cyberharcèlement après s’être produit dans l’église parisienne de Saint-Eustache et avoir interprété un de ses morceaux, où il emploie le terme «sodomites». En décembre 2022, onze personnes qui avaient participé à ce cyberharcèlement ont été condamnées à des peines allant de trois à six mois de prison avec sursis.