Drogue au DanemarkPeines bientôt doublées dans l’enclave libertaire de Christiania
Dans ce quartier de Copenhague, la cité créée par des hippies il y a plus de 50 ans n’est plus la même. Trafics de drogue et gangs obligent le gouvernement à durcir les sanctions.
Le Danemark veut sanctionner deux fois plus sévèrement la vente et l’achat de drogue dans Pusher Street, l’artère principale de Christiania, un quartier de Copenhague ancien paradis des hippies, que sur le reste du territoire, a indiqué, mercredi, le ministre de la Justice. Le gouvernement va légiférer pour permettre à la police d’instaurer une «zone ciblée où les sanctions seront durcies», a dit Peter Hummelgaard.
Cette annonce intervient moins de deux semaines après un assassinat par balles lié au trafic de drogue – le quatrième depuis 2020 – qui a amené les habitants du quartier à demander la «fermeture» de Pusher Street.
La vente de cannabis y était tolérée
En 1971, des hippies avaient créé la «ville libre de Christiania» dans une ancienne caserne abandonnée pour créer une commune, selon leurs propres mots, «qui appartienne à tout le monde et à personne» et où chaque décision serait prise collégialement.
Dans cette petite enclave de 34 hectares, la vente et la consommation de cannabis sont illégales, mais jusqu’à présent largement tolérées, entraînant des dérives avec des trafics de drogue et l’apparition de gangs. Fin août, un homme de 30 ans, lié au crime organisé, a été abattu dans la rue.
Prison en cas de récidive
Lors de la création de cette zone ciblée, dont la date n’est pas encore déterminée, une amende pour possession de haschisch sera doublée dès la première interpellation. En cas de récidive, l’infraction sera immédiatement passible de prison.
Dans l’arsenal judiciaire danois, les «zones ciblées où les sanctions sont durcies» sont un outil en vigueur depuis 2019. Elles peuvent être instaurées temporairement par la police, dans les quartiers sensibles ou autour de lieux de grands rassemblements selon l’actualité.