Brésil: Les programmes sociaux voulus par Lula sur les bons rails

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BrésilLes programmes sociaux voulus par Lula sur les bons rails

Le Congrès brésilien a validé ce mercredi un amendement de la Constitution qui permet au futur gouvernement Lula de dépasser le plafond des dépenses pour financer des programmes sociaux. Pour un an seulement.

Le président-élu Luiz Inacio Lula da Silva à droite avec le président de la Chambre des députés Arthur Lira.

Le président-élu Luiz Inacio Lula da Silva à droite avec le président de la Chambre des députés Arthur Lira.

AFP

Le Congrès du Brésil a approuvé mercredi un amendement à la Constitution qui autorise le futur gouvernement Lula à dépasser le plafond des dépenses pour financer des programmes sociaux, mais pour une durée d’un an seulement. Le texte a été approuvé dans la soirée de mercredi par le Sénat, avec 66 votes pour et 11 contre. Il devra encore être approuvé article par article avant d’être promulgué.

La Chambre haute avait déjà approuvé l’amendement constitutionnel il y a deux semaines, mais a dû le réexaminer après que certains articles ont été modifiés par les députés, qui ont notamment ramené la durée des dépenses exceptionnelles de deux à un an. La Chambre des députés, elle, a approuvé le texte à une très large majorité, avec 331 votes pour et 163 contre. Cet amendement permet au gouvernement du président élu Luiz Inacio Lula da Silva, qui entre en fonction le 1er janvier, d’allouer à des programmes sociaux 145 milliards de réais (environ 26 milliards d’euros) au-dessus du plafond légal des dépenses.

Lula avait un atout dans sa manche lors des négociations avec les députés: un arrêt d’un juge de la Cour suprême qui a décidé dimanche que les minima sociaux pouvaient être financés par des «crédits extraordinaires» sans tenir compte du plafonnement des dépenses. Il aurait donc pu les financer même si l’amendement constitutionnel avait été rejeté par les parlementaires. L’autorisation de ces dépenses exceptionnelles vise avant tout à pérenniser l’allocation mensuelle de 600 réais (110 euros) versée aux familles les plus pauvres, un montant déjà en vigueur depuis le mois d’août, sous le gouvernement du président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Une «urgence pour le pays»

Lula s’est en outre engagé à verser aux familles bénéficiaires une prime de 150 réais mensuels pour chaque enfant de moins de sept ans. «Cet amendement constitutionnel, c’est une urgence pour le pays, après les dégâts causés par l’austérité (budgétaire) sous Bolsonaro», a déclaré à l’hémicycle la députée de gauche Fernanda Melchionna.

Adriana Ventura, du parti de droite Novo, a pour sa part fustigé un texte qui «induit les Brésiliens en erreur», et a estimé que «les pauvres vont payer la note avec l’inflation» que risque d’entraîner selon elle l’augmentation des dépenses publiques. Au-delà des minima sociaux, l’autorisation de dépasser le plafond des dépenses permettra de débloquer des fonds pour le programme de pharmacies populaires, avec d’importantes réductions pour l’achat de médicaments, et pour l’augmentation du salaire minimum.

Plus de 33 millions de Brésiliens souffrent de la faim, et le pouvoir d’achat des plus pauvres a été fortement entamé par la crise du Covid-19 et par l’inflation. L’équipe du président élu de gauche tente de rassurer les milieux d’affaires qui craignent que le futur gouvernement néglige la rigueur budgétaire pour financer ses programmes sociaux.

(AFP)

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