Commentaire: Supprimer l’assurance obligatoire c’est tuer la poule aux oeufs d’or!

Publié

CommentaireSupprimer l’assurance obligatoire c’est tuer la poule aux œufs d’or!

Pas sûr que les assureurs soient d’accord avec cette idée! Le système actuel leur convient si bien.

Eric Felley
par
Eric Felley
L’assurance maladie est obligatoire en Suisse depuis 1996

L’assurance maladie est obligatoire en Suisse depuis 1996

Getty Images

Ces derniers mois, les propositions n’ont pas manqué pour réformer l’assurance-maladie. La conseillère d’État en charge de la santé du plus grand canton suisse, la Zurichoise Natalie Rickli (UDC), estime qu’il faut remettre en cause le caractère obligatoire de l’assurance-maladie figurant dans la LAMal. Celle-ci est entrée en vigueur en 1996 et depuis, les assurés ont subi des hausses de primes constantes.

D’année en année, un sentiment d’impuissance s’est emparé de la classe politique face à la hausse des primes conséquente à la hausse des coûts. La proposition de Natalie Rickli confirme en tout cas une chose: elle partage le constat que le système actuel est entré dans une impasse. C’est un désaveu pour tout le monde, à commencer par les assureurs maladie à qui la loi a confié une tâche essentielle de surveillance. Ils s’en acquittent certes, un peu, mais en même temps ce sont des acteurs économiques comme les autres en quête de croissance. Plus les primes sont élevées, plus ils brassent d’argent.

20% sans assurance

Si le caractère obligatoire de l’assurance-maladie devait être abandonné, il serait intéressant de voir combien de personnes, combien de ménages cesseraient de payer. Avant l’introduction de la LAMal, environ 20% de la population suisse n’étaient pas assurées. Il n’est pas facile de prendre une telle décision. Les jeunes en bonne santé pourraient être tentés, mais pour les personnes qui ont cotisé durant des années, cela reviendrait à tout perdre! Une proportion d’assurés y renoncera, par nécessité ou par calcul, ce qui fera augmenter les primes des restants.

Cette année, Le PLR a lancé, lui, l’idée d’une assurance «low-cost» pour petits budgets. En fait, les propositions de Natalie Rickli et du PLR se complètent. Si l’assurance obligatoire devait être abandonnée, l’assurance maladie ne disparaîtra pas, bien entendu, mais serait soumise aux règles du libre marché avec des assurances low-cost pour les petits budgets.

Étouffée dans l’œuf

Cette situation nouvelle, théoriquement assainie, devrait satisfaire les assureurs qui se revendiquent de l’économie libérale. Mais cela ne sera pas le cas! Les assureurs seront les premiers à défendre la poule aux œufs d’or, tant il est vrai que l’assurance obligatoire à but non lucratif représente une clientèle captive, qui est très rentable dans le domaine des complémentaires. Sous cet angle, la révolution proposée par Natalie Rickli est déjà étouffée dans l’œuf.

Ton opinion

109 commentaires