FootballLe Sénégal règle ses comptes avec le Cameroun
Vendredi, les Sénégalais ont enfin battu les Camerounais (3-1) en Coupe d’Afrique, 34 ans après, pour se qualifier pour les 8e de finale. Ils se sont ainsi débarrassés de leur vieux complexe face à leur prestigieux adversaire.
L’histoire a basculé. L’ouverture du score d’Ismaïla Sarr, qui a pu se retourner dans une défense apathique, symbolise ces courbes en train de se croiser entre les deux vieux rivaux. Au Sénégal le réalisme, au Cameroun le manque de hargne.
«On a été au-dessus en tous points, comme sur le match amical (gagné 1-0 en octobre)», s’est réjoui le gardien Edouard Mendy.
Le tenant du titre assume toujours bien son rôle de favori: il rejoint au tour suivant le Cap-Vert, qualifié un peu plus tôt en cartonnant le Mozambique (3-0) avec notamment un coup franc de 40 m de Bebé.
Le Cameroun, tenu en échec par la Guinée (1-1) au premier match, est encore loin du deuxième tour et de son glorieux passé.
Kalidou Koulibaly solide comme un roc
A part un premier match de groupe gagné (2-0) en Algérie en 1990, les «Lions de la Teranga» avaient toujours fini en larmes face aux «Indomptables» du Cameroun.
Battus chez eux à Dakar en quarts de finale en 1992 (1-0), en finale 2002 (0-0, 3-2 aux t.a.b.) et encore en quarts en 2017 (0-0, 5-4 aux t.a.b.), quand Sadio Mané avait raté sa tentative, les Sénégalais ont cette fois fait la loi, à l’image de leur capitaine Kalidou Koulibaly, solide comme un roc, vainqueur de nombreux duels avec les attaquants camerounais.
Le Cameroun réagit trop tard
À voir Lamine Camara demander à grands moulinets encore plus de bruits aux supporters sénégalais, on comprenait que le prometteur (20 ans) milieu de terrain, auteur d’un doublé au premier match contre la Gambie (3-0), vivait intensément la rivalité entre les deux Lions (16).
Après les joutes verbales entre les sélectionneurs sénégalais Aliou Cissé et camerounais Rigobert Song, qui étaient tous les deux capitaines de la finale 2002, la plus belle affiche du premier tour n’a pas tenu ses promesses, faute de consistance des joueurs en vert.
Franck Magri, replacé du côté droit à son vrai poste, avant-centre, n’a eu que des miettes. Et le gardien André Onana, autorisé à n’arriver que pour le second match, n’a rien pu faire.
«Il faut reconnaître que le Sénégal a été meilleur que nous», s’est incliné le sélectionneur Rigobert Song.
Le spectacle n’a été vraiment intense que vers la fin, dans un stade Konan-Banny plein, achevé de se remplir à la mi-temps par l’ouverture des portes aux spectateurs massés derrière les grilles.