Afrique: Tentative de coup d’Etat au Niger, médiation béninoise à la rescousse

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AfriqueTentative de coup d’État au Niger, médiation béninoise à la rescousse

Des sources évoquent un «mouvement d’humeur antirépublicain» de la part de la garde présidentielle, qui retient le président Mohamed Bazoum après l’échec de pourparlers.

Le président Mohamed Bazoum.

Le président Mohamed Bazoum.

AFP

Une médiation du président béninois Patrice Talon devait tenter, mercredi, de trouver une solution à la tentative de coup d’État en cours au Niger, où le chef de l’État, Mohamed Bazoum, est toujours retenu par des membres de la garde présidentielle.

«Ultimatum»

Le Niger est un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence jihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d’autres partenaires, dont la Russie. La tentative de coup d’État a été fermement condamnée par l’ONU, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Algérie, l’Union européenne et la France, ex-puissance coloniale au Niger, où elle déploie 1500 soldats. Après une rencontre à Abuja avec le président béninois Patrice Talon, son homologue nigérian Bola Tinubu a annoncé que Patrice Talon partait pour Niamey afin d’y mener une médiation avec la garde présidentielle et le président Bazoum en vue de trouver un accord.

Mohamed Bazoum est retenu depuis mercredi matin par des membres de la garde présidentielle après l’échec de pourparlers sur des points qui restent inconnus. Une tentative de médiation de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, a également échoué, selon une source proche de la présidence. «Au terme des pourparlers, la garde présidentielle a refusé de libérer le président, l’armée lui a lancé un ultimatum», a déclaré une source proche de la présidence sous couvert de l’anonymat, à la suite d’un «mouvement d’humeur» de membres de la garde présidentielle qui ont bloqué l’accès de la présidence à Niamey.

Tirs de sommation

La garde présidentielle a dispersé, en fin de journée à Niamey, par des tirs de sommation, des manifestants favorables au président Bazoum, a constaté un journaliste de l’AFP. Les manifestants tentaient de s’approcher de la présidence où le chef de l’État est retenu, quand ils ont été dispersés. Dans un message publié sur Twitter – rebaptisé «X» – ensuite supprimé, la présidence du Niger avait indiqué que «des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d’humeur antirépublicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale». «L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments», ajoutait la présidence, en affirmant que «le président de la République et sa famille se portent bien».

Des soldats, le doigt sur la gâchette, debout ou assis dans des pick-up équipés de mitrailleuses, étaient visibles devant le siège de la télévision publique à Niamey et dans les rues y menant, sans toutefois entraver la circulation, a constaté un journaliste de l’AFP. Aucun dispositif militaire particulier n’était en revanche visible dans le quartier de la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n’a été entendu. Dans les premières heures de la matinée, l’accès à la présidence avait été bloqué en raison du mouvement des membres de la GP.

Putschs avortés

Le Niger, pays partenaire privilégié de la France dans le Sahel, en proie à la violence jihadiste dans plusieurs parties de son territoire, est dirigé par le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021. L’histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de coups d’État. Depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960, il y en a eu quatre: le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, le dernier en février 2010, qui a renversé le président Mamadou Tandja. Sans compter les tentatives de putsch, nombreuses.

(AFP)

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