Football: Manuel Akanji: «Je dois remercier Pep Guardiola»

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FootballManuel Akanji: «Je dois remercier Pep Guardiola»

Le défenseur suisse de Manchester City est revenu sur le triplé historique réalisé cette saison. Et il doit bien mettre en avant son entraîneur.

Valentin Schnorhk Locarno
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Valentin Schnorhk Locarno
Manuel Akanji pose avec le maillot spécial offert par l’ASF pour honorer le triplé de son défenseur international.

Manuel Akanji pose avec le maillot spécial offert par l’ASF pour honorer le triplé de son défenseur international.

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L’homme a retrouvé une partie de sa voix. «La faute à la climatisation», feint-il. Manuel Akanji ne dupe personne. Il rassure: «C’est déjà mieux qu’hier.» Depuis samedi, le Zurichois a sans doute moins dormi qu’il n’a fait la fête. La moindre des choses. Akanji n’a peut-être pas la même endurance que son coéquipier Jack Grealish, dont on ne sait pas encore s’il est redescendu depuis le sacre d’Istanbul, mais il n’a pas célébré moins qu’un autre le triplé historique qu’a réalisé Manchester City cette saison: Premier League, FA Cup et donc la Ligue des champions.

«Le genre de choses dont on rêve en étant enfant», réalise le défenseur de 27 ans. Il a retrouvé l’équipe de Suisse (qui joue vendredi en Andorre) tard mardi soir, à Locarno. Mercredi matin, il s’est brièvement entraîné avec le groupe, avant de rester sur le côté. «Ce n’est pas simple de venir en sélection après avoir vécu de telles semaines, mais je m’en réjouis tout de même, admet-il. Nous devons nous qualifier pour l’Euro 2024.» Parce que, tant qu’à faire, après avoir tout gagné ou presque en club cette saison, pourquoi ne pas monter un jour sur le toit de l’Europe avec sa sélection? Lorsqu’on vient de vivre une telle année, l’espoir semble immortel.

«Il est le meilleur entraîneur que j’aie eu»

Manuel Akanji, à propos de Pep Guardiola

Il faut le noter: depuis samedi, Manuel Akanji est entré dans une autre dimension. Il a changé de destin, et cela ne tient presque qu’aux lubies d’un seul homme: Pep Guardiola. «À quel point a-t-il changé ma vie? Dur à dire. Mais c’est sûr qu’il est le meilleur entraîneur que j’aie eu, tonne l’ancien junior de Winterthour. Même quand nous faisons un bon match, il trouve toujours quelque chose pour nous faire progresser individuellement ou collectivement. Ça, c’est impressionnant.»

«Pep est très exigeant»

Mercredi, c’est une ode à son entraîneur que l’international aux 49 sélections a déroulée. Parce que c’est ainsi que cela doit se passer quand on croise le chemin de l’entraîneur catalan. Il est celui qui vous fait voir le football différemment. Celui que le joueur est obligé de croire, même lorsqu’il n’en a pas envie. Manuel Akanji ne diffère pas d’un autre, si ce n’est qu’il a eu la chance d’être très vite loué par Guardiola. Alors qu’il avait signé en toute fin de mercato en provenance du Borussia Dortmund, il a tout de suite joué: «J’avais fait deux entraînements seulement, donc je n’avais pas pu laisser une super impression et il m’a donné ma chance, se rappelle-t-il. Je dois le remercier pour cela.» Et pour tout le reste.

Parce qu’en ce printemps 2023, c’est peut-être la meilleure version de Manuel Akanji que l’on a vue. Il sourit: «J’espère qu’il y en aura encore une meilleure, parce que c’est pour cela que je vais tous les jours à l’entraînement. Mais oui, je pense qu’en un an, je suis devenu un meilleur joueur.» Cette adaptation express, l’arrière central la doit aussi à lui-même: «Je ne suis pas surpris que tout se soit aussi bien passé. Je savais que je devrais travailler dur et donner mon meilleur chaque jour. À ce niveau, on est quotidiennement mis au défi. Mais j’ai toujours su que j’avais la qualité pour jouer dans cette équipe. Tout cela, je l’ai mérité.»

Manuel Akanji estime être devenu un meilleur joueur depuis qu’il évolue sous Pep Guardiola.

Manuel Akanji estime être devenu un meilleur joueur depuis qu’il évolue sous Pep Guardiola.

AFP

À son crédit, Akanji a essentiellement une chose: celle d’être entré dans le moule, d’avoir compris le fonctionnement de Pep Guardiola et de s’y être plié. À droite, à gauche, dans l’axe. Avec des fonctions diverses avec le ballon ou des comportements qui devaient être adaptés selon l’approche défensive choisie. «Je n’ai aucune idée du nombre de positions ou de rôles que j’ai occupés cette saison, rigole-t-il. J’ai joué partout en défense. Pep est très exigeant. Presque à chaque match, nous jouons avec une autre tactique ou avec une autre idée de jeu. Ce n’est pas toujours évident de sentir ce qu’il veut vraiment, tellement il a de choses en tête. Mais il fait toujours en sorte de nous mettre dans les meilleures conditions possibles.»

Des crampes, pour la première fois

Sauf que parfois, il ne suffit pas de tout prévoir. Cette finale contre l’Inter samedi a été plus compliquée qu’une autre. «Honnêtement, nous n’avons pas fait un bon match», reconnaît Akanji. Son explication? «Il y avait une certaine tension parmi les joueurs.» Lui compris, qui a failli sortir en cours de match: «Je crois que c’est la première fois de ma vie que j’ai ressenti des crampes», se marre le Zurichois.

Ce ne sera sans doute pas le premier des souvenirs qui lui reviendront d’ici quelques années. Au contraire de cet unique but du match, sur lequel il a été décisif en trouvant l’avant-dernière passe avant la frappe victorieuse de Rodri.

Il se refait la scène, pour la énième fois sans doute: «J’ai eu de l’espace devant moi pour attaquer la balle et trouver Bernardo Silva dans la surface. Guardiola attend des défenseurs que nous amenions quelque chose à la construction. J’essaie de le faire.» Il n’y avait sans doute pas de moment plus opportun pour le démontrer.

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