TensionsTaïwan détecte un nombre record d’avions chinois
Taïwan a détecté mercredi 45 avions chinois autour de son territoire. Un record, à moins d’une semaine de la prise de fonctions du président taïwanais Lai Ching-te.
Taïwan a détecté mercredi 45 avions chinois autour de l’île, un nouveau record cette année, à moins d’une semaine de la prise de fonctions du nouveau président Lai Ching-te, partisan de la fermeté face à Pékin.
Taïwan est une île gouvernée de façon autonome que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire et qu’elle se dit prête à reconquérir par la force si nécessaire.
Six navires
Sur ces 45 appareils, «26 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan», a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, en référence à la ligne qui coupe en deux ce détroit de 180 km de large entre l’île et la Chine continentale.
Il s’agit du nombre le plus élevé d’avions chinois détectés autour de Taïwan, sur une période de 24 heures cette année. Six navires chinois ont aussi été observés autour de Taïwan au cours des 24 heures précédant 06h00 du matin locales. Le ministère ajoute qu’il a «surveillé la situation et réagi en conséquence».
Mardi soir, le ministère avait indiqué que 23 avions chinois, dont des avions de chasse et des drones, avaient été détectés autour de Taïwan pendant une période de deux heures.
«Dangereux séparatiste»
Pékin considère le président taïwanais élu Lai Ching-te, qui doit être investi le 20 mai, comme un «dangereux séparatiste». Et depuis qu’il a remporté le scrutin de janvier, les tensions entre Pékin et Taïwan ont augmenté.
Ces dernières années, la Chine a accentué sa pression militaire sur l’île en envoyant presque quotidiennement des avions de guerre et des navires, ce qui, selon les experts, constitue une «tactique de zone grise», c’est-à-dire des actions d’intimidation qui ne vont pas jusqu’à des actes de guerre à proprement parler.
Le plus large déploiement jamais observé autour de Taïwan a eu lieu en septembre dernier, lorsque Pékin a envoyé 103 avions de guerre et autres appareils, dont 40 ont franchi la ligne médiane.
«Comportement irrationnel»
Outre ses fréquentes démonstrations de force militaire, la Chine a également envoyé des navires des garde-côtes et d’autres navires de pêche étatiques depuis le mois de février autour de Kinmen, une île isolée dépendant de Taipei et située à cinq kilomètres de la ville chinoise de Xiamen.
Mardi, cinq navires des garde-côtes chinois ont navigué dans les «eaux restreintes» de Kinmen pendant trois heures avant de repartir, selon les garde-côtes taïwanais.
Il s’agit de la cinquième incursion observée en mai, ce qui, selon les garde-côtes taïwanais, «affecte gravement la sécurité de la navigation et compromet la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan». «Nous appelons à la Chine à faire preuve de retenue et à cesser immédiatement ce comportement irrationnel», ont-ils déclaré dans un communiqué.
Lai Ching-te, tout comme la présidente sortante Tsai Ing-wen, rejette les revendications de Pékin sur Taïwan. La Chine l’a condamné, ainsi Hsiao Bi-khim, future vice-présidente, qui était la représentante de Taïwan aux États-Unis, comme un «duo indépendantiste».