Jura bernoisLe braqueur de boulangerie se retrouve avec une peine alourdie
Le prévenu impliqué dans l’agression d’un boulanger a contesté sa condamnation en espérant être innocenté. Mais c’est le contraire qui s’est produit.
- par
- Vincent Donzé
Un boulanger s’est retrouvé dans son laboratoire avec une lame de couteau de chasse devant sa gorge, le 7 mars 2019. En plein braquage, quand la sonnerie du four a retenti, cet employé a demandé à pouvoir sortir les croissants, alors qu’un brigand armé l’avait forcé à s’agenouiller.
Menacé par trois brigands après s’être levé un jeudi matin à 1 h 15 pour faire du pain, il s’était retrouvé seul, les poignets ligotés dans le dos avec une rallonge électrique. Les brigands ont descellé le coffre-fort et jeté des paquets de cigarettes dans un sac de farine.
Les braqueurs se sont partagé un butin de 9400 francs composé d’argent et de cigarettes. Ils se sont débarrassés du couteau de chasse, d’un pistolet à air comprimé, d’une hachette double face, d’un cutter et de masques, privant ainsi la justice d’empreintes ADN.
Désigné par un complice, le seul braqueur majeur a été condamné à trente mois de prison, dont six mois ferme, lui qui niait toute participation au brigandage. Après avoir fait appel de sa condamnation, il a réclamé son acquittement et une indemnité de 15 000 francs.
Quelqu’un d’autre
«Je ne veux pas payer pour quelqu’un d’autre», a déclaré le prévenu devant la Cour de 2e instance, selon «Le Quotidien Jurassien». Suite à une audition complémentaire, la justice bernoise est parvenue à la conclusion contraire: le braqueur s’est inventé un alibi en trafiquant une photo Snapchat!
La défense contestait également la dangerosité du braquage, arguant que le boulanger est resté «à peine 30 secondes à genoux». Mais la Cour a retenu une mise en danger «réelle et concrète»: non seulement l’acquittement a été refusé, mais six mois de prison avec sursis ont été ajoutés à la peine initiale.