États-UnisJoe Biden désigne Nicholas Burns comme ambassadeur en Chine
Diplomate de carrière, Nicholas Burns a été choisi vendredi par Joe Biden pour occuper le poste sensible d’ambassadeur américain en Chine.
Le président américain Joe Biden a désigné Nicholas Burns, un diplomate de carrière, comme ambassadeur des États-Unis en Chine, grande puissance rivale avec qui les relations sont houleuses depuis quelques années, a annoncé vendredi la Maison-Blanche.
Nicholas Burns, 65 ans, a été représentant américain auprès de l’Otan (2001-2005), ambassadeur en Grèce (1997-2001), porte-parole du département d’État (1995-1997) et spécialiste de l’URSS puis de la Russie au sein du conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche sous George W. H. Bush et Bill Clinton (1990-1995).
Il a également été secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires politiques entre 2005 et 2008, travaillant alors «avec le gouvernement chinois sur des questions aussi diverses que l’Afghanistan, les sanctions de l’ONU contre l’Iran, la Corée du Nord et la politique américaine dans la région indo-pacifique», selon un communiqué de la Maison-Blanche. Entre 2014 et 2017, il a aussi conseillé le secrétaire d’État John Kerry, selon sa biographie publiée par l’université Harvard, où il enseigne actuellement la diplomatie.
Politique de confrontation
Sa nomination intervient alors que les États-Unis organisent, après le retour au pouvoir des talibans, une opération massive d’évacuation de civils d’Afghanistan, dont la Chine partage 76 km de frontière.
Pékin considère l’instabilité chez son voisin comme une menace pour la sécurité de sa région frontalière du Xinjiang (nord-ouest). Ce territoire a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes de l’ethnie musulmane ouïghoure et les autorités chinoises y imposent depuis quelques années une surveillance policière draconienne.
Les deux superpuissances sont aussi à couteaux tirés sur la situation à Hong Kong, à Taïwan, sur les droits humains, le commerce, les technologies ou l’origine de la pandémie de coronavirus. Le président Joe Biden n’a jusqu’à présent guère dévié de la politique de confrontation choisie par son prédécesseur Donald Trump.
En juillet, la Chine a nommé à Washington Qin Gang, un ambassadeur connu pour ses postures agressives envers les pays occidentaux. Le président américain a par ailleurs désigné Rahm Emanuel, ancien directeur de cabinet du président Barack Obama (2009-2010) comme ambassadeur au Japon, principal allié régional de Washington.
À 61 ans, Rahm Emanuel a été maire de Chicago, la troisième ville des États-Unis, entre 2011 et 2019. Mais il avait vu sa popularité chuter à mesure que se multipliaient les fusillades dans la mégapole du nord du pays, avant de renoncer à un troisième mandat en 2018. Ces deux nominations doivent être validées par le Sénat, où les démocrates, qui ne possèdent qu’une mince majorité, font face à l’obstruction des républicains sur les votes des ambassadeurs désignés.