France: Vaste réseau de proxénétisme basé sur des salons de massage démantelé

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FranceVaste réseau de proxénétisme basé sur des salons de massage démantelé

Les employées d’un salon chinois de Saint-Étienne (F) devaient enchaîner les prestations de «20 minutes, sept jours sur sept, tôt le matin jusqu’à tard le soir». Le réseau a gagné 1,4 million d’euros.

En plus du massage traditionnel, les hommes étaient invités à verser une somme complémentaire de quelques dizaines d’euros en liquide pour une «finition manuelle», toujours proposée sur place, jamais au téléphone.

En plus du massage traditionnel, les hommes étaient invités à verser une somme complémentaire de quelques dizaines d’euros en liquide pour une «finition manuelle», toujours proposée sur place, jamais au téléphone.

photo d’illustration 20min/Celia Nogler

En France, un réseau de proxénétisme, soupçonné d’avoir exploité des salons de massage chinois offrant des prestations sexuelles tarifées, a été démantelé la semaine dernière, a-t-on appris, lundi, auprès de la police judiciaire (PJ).

L’enquête est partie d’une lettre anonyme envoyée, en août 2022, à la police de Saint-Étienne, accusant les gérants d’un salon de massage de la ville de livrer ses employées à la prostitution. Les filatures et auditions de clients conduites par des policiers confirment cette dénonciation. En plus du massage traditionnel, les hommes étaient invités à verser une somme complémentaire de quelques dizaines d’euros en liquide pour une «finition manuelle», toujours proposée sur place, jamais au téléphone.

Surtout, les enquêteurs ont établi que les gérants s’occupent également d’autres salons dans plusieurs villes de France. Au total, sept ont été identifiés à Saint-Étienne, Saint-Chamond (Loire), Lyon, Valence, Chartres et au Havre.

«Sept jours sur sept, tôt le matin jusqu’à tard le soir»

L’enquête a permis de dessiner l’organisation pyramidale du réseau. «Il y avait à sa tête un couple de Chinois installé en région parisienne, des gérantes de salons au niveau intermédiaire et les masseuses en situation irrégulière, qui enchaînent les prestations de 20 minutes, sept jours sur sept, tôt le matin jusqu’à tard le soir», explique Elvire Arrighi, la cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains.

«Les masseuses qui n’étaient pas jugées assez attrayantes étaient encouragées à faire de la chirurgie esthétique.»

Elvire Arrighi, cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains

Au total, en trois ans, le réseau a généré un chiffre d’affaires de près de 1,4 million d’euros, selon les estimations de la PJ.

Chirurgie esthétique «recommandée»

Lors de leurs auditions, les masseuses ont affirmé, «dans un discours très préparé, qu’elles faisaient ça pour l’argent de poche», à l’insu de leurs patrons, a ajouté la commissaire. Des caméras étaient positionnées à l’entrée des salons par le couple à la tête du réseau pour compter les clients et vérifier que les gérantes étaient bien présentes. Les masseuses qui n’étaient pas jugées «assez attrayantes» étaient par ailleurs «encouragées à faire de la chirurgie esthétique», ajoute Elvire Arrighi.

Au total, dix personnes ont été inculpées vendredi. La femme du couple a été placée en détention provisoire, les autres sous contrôle judiciaire.

(AFP)

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