Jugé à Bâle«Embolo ne montre aucun respect pour les autorités suisses»
L’attaquant de la Nati est accusé d’avoir proféré des menaces en 2018 et fait face à la justice en ce mercredi 21 juin. Le procureur requiert une peine pécuniaire avec sursis.
Le footballeur est apparu détendu à l’entrée de son procès.
D. SchnürigerLe footballeur de la Nati fait régulièrement trembler les filets. Mais pas seulement, selon l’acte d’accusation du Tribunal pénal de Bâle, où le jeune homme de 26 ans comparaît aujourd’hui. Selon Blick, au petit matin au mois de mai 2018, le sportif accompagné de deux amis aurait eu une altercation avec deux autres hommes. Ces plaignants accusent la star d’avoir lancé à l’un d’eux: «Je vais vous anéantir! Vous ne savez pas qui je suis?», tandis que le second se serait vu menacer d’un «Je vais te faire tabasser, fils de pute!»
Un nez fracturé
La dispute serait ensuite passée à un stade supérieur. L’acte d’accusation mentionne que l’un des amis de Breel Embolo aurait asséné un coup de poing à l’un des plaignants. Bilan? Un nez avec de multiples fractures qui a nécessité une opération.
Si l’accompagnant du footballeur doit faire face à une accusation de lésions corporelles simples, Embolo, lui, est accusé de menaces multiples. Des faits qu’il conteste fermement selon son avocat interrogé par Watson. Pour les actes reprochés, l’attaquant de la Nati risque une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans ou une amende selon le Code pénal. Ce matin, selon l’envoyée spéciale de 20 Minuten, Embolo s’est présenté détendu face à la justice.
«J’ai peut-être dit fils de pute»
En cours de matinée, face à ses juges, le sportif suisse a affirmé: «J’ai peut-être dit fils de pute. J'étais fâché. C'est le mot que je dis quand je suis en colère. Cela fait cinq ans, je ne me souviens pas exactement.» D’après l’audience, les souvenirs des différents protagonistes sont visiblement flous. Malheureusement pour elle, la justice ne peut pas faire recours à l’arbitrage vidéo.
Une peine de 180’000 francs requise
Le procureur a pourtant requis dans l’après-midi que la culpabilité de Breel Embolo soit reconnue: «Les témoins et les lésés ont unanimement inculpé le footballeur.» Il demande une peine de 60 jours-amende à 3'000 francs, pour un total de 180’000 francs, avec sursis.
L’avocat du plaignant, lui, ne mâche pas ses mots: «Embolo ne montre aucun respect pour le tribunal ou les autorités suisses. Et c'est exactement comme ça que le joueur national s'est comporté cette nuit de mai.»
L’avocat de la star ne partage évidemment pas cet avis: «Rien d'utile ne peut être tiré des témoignages.» Il relativise encore les menaces alléguées. «Je vais te détruire, je vais t'aplatir ou je vais t'achever, qu'est-ce que cela signifie? Il ne faut pas trop en déduire. Ce sont des expressions qui sont également utilisées sur le terrain de football.» L’homme de loi appelle à l’acquittement du Bâlois.
Le verdict sera rendu demain jeudi à 11 heures.