Mortelle canicule à Montreux (VD)Les Huskies sont restés 7 h dans le SUV de leurs maîtres avant l’alerte
Les deux Français, qui ont laissé leurs chiens dans un parking souterrain pour filer au Montreux Jazz Festival (MJF), seront sanctionnés. La négligence sera difficilement plaidable.
- par
- Evelyne Emeri
Si l’enquête a été confiée à la Brigade canine de la police cantonale, c’est bien la justice pénale qui devra punir les propriétaires des deux chiens de race Husky – dont l’un est mort – qui ont abandonné leurs animaux pour filer au MJF. Samedi vers 01 h 15, une des femelles a été aperçue suffoquant dans l’habitacle du véhicule par un autre usager du parking souterrain du Marché-Forum de Montreux (VD). Celui-ci a immédiatement donné l’alerte. Les policiers intervenus sur place n’ont pas eu d’autres choix que de casser une vitre embuée pour extraire la pauvre bête en détresse qui a été confiée aux bons soins de la Société vaudoise de protection des animaux. Le second canidé a eu moins de chance et a été retrouvé sans vie dans le coffre du SUV.
L’un s’est faufilé
À la base, les deux femelles étaient confinées à l’arrière du véhicule. Ce que confirme prudemment le ministère public. «Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux chiens auraient été laissés seuls dans le coffre de la voiture laquelle aurait été stationnée dans le parking depuis 18 h environ. Le survivant aurait réussi à se frayer un chemin jusque dans l’habitacle où il a été secouru», détaille Vincent Derouand, responsable communication du parquet. Auditionnés, les maîtres des Huskies – un homme de 25 ans et une femme de 26 domiciliés en France – ont déclaré aux policiers «avoir laissé leurs chiennes dans un endroit qu’ils pensaient à l’abri de la chaleur pour éviter de les prendre avec eux dans la foule du Montreux Jazz Festival».
Maltraitance inconsciente?
Une procédure pénale a été ouverte par la procureure de service, Philomène May, à l’encontre des deux Français afin de définir les circonstances exactes ainsi que leurs responsabilités pénales. «Les faits pourraient être constitutifs du délit de mauvais traitements infligés aux animaux, selon la loi fédérale sur la protection des animaux (LPA, art. 26)», ajoute le communicant du Ministère public. L’article 26 prévoit une peine privative de liberté de 3 ans au plus ou une peine pécuniaire si l’acte est intentionnel. Si la négligence est retenue, une amende de 180 jours-amendes au plus peut être ordonnée par la justice.