Birmanie: «La répression systématique» sape un retour de la démocratie

Publié

Birmanie«La répression systématique» sape un retour de la démocratie

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé ses inquiétudes depuis Jakarta, où il assiste au sommet entre les Nations unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

En 2021, le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi a été renversé par un coup d’état militaire.

En 2021, le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi a été renversé par un coup d’état militaire. 

AFP

«La répression systématique» sape les espoirs de retour de la démocratie en Birmanie, dirigée par une junte militaire, a déploré jeudi, à Jakarta, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

«La violence brutale, la pauvreté qui s’accroît et la répression systématique brisent les espoirs d’un retour à la démocratie», a déclaré M. Guterres à l’ouverture d’un sommet entre les Nations unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).

La situation se détériore

La Birmanie est plongée dans le chaos, depuis que le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi a été renversé par le coup d’Etat de février 2021, qui a mis fin à une brève période de démocratie. Depuis lors, les militaires birmans ont mené une répression sanglante de toute opposition et notamment des partisans de la dirigeante démocratiquement élue. M. Guterres a estimé que la situation «intenable» dans le pays s’est «encore détériorée» au cours de l’année passée.

Mardi, les dirigeants de l’Asean, réunis en sommet, avaient «condamné fermement» les violences contre les civils en Birmanie en reconnaissant que leur plan de paix pour résoudre la crise birmane était dans l’impasse. Les dirigeants ont examiné l’application du plan de paix en cinq points, signé en 2021 par l’Asean avec la junte mais largement ignoré par celle-ci. La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi avait constaté qu’il n’y avait «pas de progrès significatifs» dans l’application du plan de paix. Les dirigeants du groupe ont décidé que la présidence de l’Asean serait retirée en 2026 à la junte et attribuée aux Philippines.

Les Rohingyas toujours en exil

M. Guterres a également estimé jeudi que les conditions pour un retour des Rohingyas, qui ont fui en masse la Birmanie en 2017 pour se réfugier en grande partie au Bangladesh voisin, «ne sont pas en vue».

En 2017, une campagne de répression menée par l’armée birmane a notamment contraint quelque 750’000 Rohingyas, minorité musulmane, à fuir la Birmanie majoritairement bouddhiste pour se réfugier au Bangladesh, à la suite d’exactions. Cette répression a valu à la Birmanie une plainte pour «actes de génocide» auprès de la Cour internationale de Justice.

Le secrétaire général de l’ONU a également de nouveau appelé les Etats à «augmenter la pression», afin d’agir face aux conséquences du changement climatique. La veille, il avait estimé que «l’effondrement climatique a commencé», dans un communiqué en réaction à l’annonce du record mondial de températures pendant l’été de l’hémisphère Nord.

Des militaires de l’Asean boycottent la junte

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire