Ski alpin: La Streif a pris des accents romands ce week-end

Publié

Ski alpinLa Streif a pris des accents romands ce week-end

Huitième samedi à Kitzbühel, le Fribourgeois Alexis Monney a réussi le meilleur résultat de sa jeune carrière. La veille, c’est le Valaisan Arnaud Boisset qui a signé un véritable exploit (9e).

Sylvain Bolt -Kitzbühel
par
Sylvain Bolt -Kitzbühel
Alexis Monney a réussi le meilleur résultat de sa carrière à Kitzbühel avec une 8e place en descente.

Alexis Monney a réussi le meilleur résultat de sa carrière à Kitzbühel avec une 8e place en descente.

freshfocus

Sur les dix sélectionnés pour la descente de samedi à Kitzbühel, ils sont quatre Romands. Derrière l’expérimenté Justin Murisier (8e et 22e à Kitzbühel) qui est passé à la vitesse, on retrouve un jeune espoir déjà affirmé comme le Fribourgeois Alexis Monney (24 ans) ou le Valaisan Arnaud Boisset (25 ans) qui découvre la Coupe du monde cet hiver.

Mais aussi son camarade de chambre Christophe Torrent (24 ans), aussi Valaisan et parfait «rookie» à Kitzbühel. Samedi, le meilleur d’entre eux (Alexis Monney) s’est classé huitième. «C’est incroyable de réaliser un top 10 sur cette course qui m'a toujours fait rêver», a lâché euphorique le Fribourgeois, quelques minutes après son meilleur résultat en Coupe du monde. Le Romand est félicité par tout le staff de Swiss-Ski et ne quitte pas un immense sourire.

La veille, Arnaud Boisset a réalisé une véritable sensation. Dossard 53, le Martignerain était en tête lors des premiers intermédiaires avant de se faire stopper en pleine course. La faute à un lisseur qui a décroché une bâche publicitaire en chutant et provoqué l’interruption de la course. Remonté en hélicoptère, le Valaisan a remis ça et a décroché une improbable neuvième place sur la Streif. Alors qu’il disputait sa quatrième de descente de Coupe du monde!

«J’ai montré ce week-end que j’étais là et que j’avais le niveau de l’élite!»

Arnaud Boisset, 9e puis 20e à Kitzbühel

Samedi, le Romand a réussi un nouveau résultat convaincant avec une vingtième place. «C’était plus un combat qu’hier, c’était une vraie patinoire, ça coûte plus d’énergie et c’est plus difficile de tenir les lignes», a témoigné le skieur de 25 ans, à bout de souffle, mais qui semble progresser à chaque course. 

«Odi» s’inspire d’Arnaud Boisset

«Le tournant a commencé à Val Gardena mi-décembre, avec mon top 20 en super-G lors de ma première course en Coupe du monde, a souri Arnaud Boisset. J’ai montré ce week-end que j’étais là et que j’avais le niveau de l’élite! Et quand il y a Marco Odermatt qui me dit: «J’ai envie de skier la même ligne que toi demain», c’est un sentiment très spécial car c’est lui ma source d’inspiration en temps normal…»

La deuxième descente de Kitzbühel a aussi permis à son pote Christophe Torrent de vivre son baptême du feu dans l’élite. Le skieur d’Arbaz, qui s’était écrasé dans les filets de sécurité mercredi à l’entraînement, a une nouvelle fois été se frotter aux protections en prenant une ligne trop basse à la sortie du Steilhang. Dixième provisoire au premier intermédiaire, le «rookie» a peut-être payé sa fougue et son manque d’expérience à ce niveau. Il a été déséquilibré avant de chuter, mais ses skis se sont décrochés lors de l’impact avec les filets.

«C’est mon premier départ mais ce n’est pas fini, ce n’est que le début d’un rêve!»

Christophe Torrent, descendeur valaisan

«Tout va bien, ça fait partie du sport et de la descente, on sait qu’on prend des risques, a rassuré le prometteur Valaisan habitué au circuit de Coupe d’Europe. Je suis encore en phase d’apprentissage et la conclusion est que mon corps réagit bien à ce genre de situations. Mentalement, ça me forge. Et j’ai aussi vu que techniquement, je peux rivaliser avec les meilleurs. J’ai appris à gérer une semaine en Coupe du monde. C’est mon premier départ mais ce n’est pas fini, ce n’est que le début d’un rêve!»

Christophe Torrent s’est fait peur en chutant lors de son baptême du feu en Coupe du monde sur la terrible Streif.

Christophe Torrent s’est fait peur en chutant lors de son baptême du feu en Coupe du monde sur la terrible Streif.

freshfocus

Alors que la relève romande peine à se dessiner en slalom, la vitesse a pris un fort accent «welsch» cette semaine à Kitzbühel. Et cela plaît même au roi Marco Odermatt, troisième puis dauphin du phénomène Cyprien Sarrazin sur la Streif cette année. «C’est génial de voir tous ces jeunes et bons Romands arriver dans le groupe de vitesse, a souri le Nidwaldien. Je ne comprends pas tout ce qu’ils disent, mais ils sont à l’écoute pour progresser et sont très cool!»

Ton opinion