Réforme des retraites en France: Avant un dixième round dans la rue mardi, la crainte du «chaos» s’installe

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Réforme des retraites en FranceAvant un dixième round dans la rue mardi, la crainte du «chaos» s’installe

Après le regain de mobilisation contre la réforme des retraites, terni par les heurts, Paris et les syndicats mettent en garde contre un risque de «chaos» pour mardi, dixième journée de protestation.

Des dégradations de mobilier urbain, des poubelles incendiées et des heurts ont été rapportés dans plusieurs villes françaises, ce samedi, dont Paris.

Des dégradations de mobilier urbain, des poubelles incendiées et des heurts ont été rapportés dans plusieurs villes françaises, ce samedi, dont Paris.

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Un court répit, après plusieurs nuits tendues. En France, la contestation de la réforme des retraites s’est poursuivie dans plusieurs villes, samedi, avec des cortèges rassemblant quelques centaines de personnes. Des «rassemblements de proximité» encouragés par l’intersyndicale, avant une nouvelle grande journée de mobilisation, mardi, avec notamment un cortège parisien qui défilera de la place de la République à Nation.

Des dégradations de mobilier urbain et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre ont été rapportés ce samedi à Rennes, lors du cortège antiréforme. Mais rien de comparable avec les «scènes de chaos» dans la capitale bretonne, dont s’était émue sa maire Nathalie Appéré lors de la manifestation de jeudi. Des débordements ont été observés dans de nombreuses autres villes: commissariat attaqué à Lorient, porche de l’Hôtel de Ville incendié à Bordeaux, heurts et départs de feux innombrables à Paris.

Conseil de l’Europe inquiet d’un «usage excessif de la force»

Point d’orgue d’une semaine d’échauffourées quotidiennes, depuis le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter sa réforme au Parlement, cette neuvième journée à l’initiative des syndicats a aussi marqué un rebond de la mobilisation, avec entre 1,09 (autorités) et 3,5 millions (CGT) de participants. Succès éclipsé par les accusations de violences, qui visent également les forces de l’ordre: pouce arraché pour une manifestante à Rouen, cheminot «éborgné» à Paris selon SUD-Rail, syndicats «visés par le canon à eau» à Rennes…

Le Conseil de l’Europe s’est alarmé d’un «usage excessif de la force», les critiques se concentrant sur la BRAV-M, unité à moto chargée du maintien de l’ordre dans la capitale.

Face aux violences, l’exécutif rejette la faute sur une partie de ses opposants. «Je ne crois pas que ceux qui, aujourd’hui, tirent au mortier, tentent d’incendier» des bâtiments publics «ont pour principale motivation la réforme des retraites», a déclaré, dimanche, Olivier Dussopt lors de l’émission politique de France Inter, France Télévisions et Le Monde. «Ils ont une volonté de désordre.»

Suspendre la loi, le temps «de trouver un compromis social plus intelligent»

«Ceux qui protestent sont en colère, il nous faut les entendre», dit le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, dans le «Journal du dimanche». Rien à voir avec «les factieux qui viennent pour semer le chaos dans le pays». Argument renvoyé par Laurent Berger, qui rappelle que la réforme des retraites vise à générer «à peine dix milliards d’euros d’économies» – avec le report de l’âge légal de 62 à 64 ans – et juge «proprement absurde de risquer de faire sombrer la France dans le chaos pour si peu».

Le patron du syndicat de la CFDT esquisse une porte de sortie en suggérant que les syndicats demandent «non pas le retrait de la loi, mais sa suspension», ce qui donnerait selon lui le temps «de trouver un compromis social plus intelligent». Sans se faire d’illusion toutefois puisque Emmanuel Macron a indiqué, vendredi, «attendre la décision du Conseil constitutionnel» sur la réforme des retraites – d’ici trois semaines –, tout en se disant «à la disposition» des syndicats «pour avancer tout de suite» sur d’autres sujets, comme les salaires et les conditions de travail.

(AFP)

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