EspaceL’astrophysicien Eugene Parker, pionnier des vents solaires, est mort
Décédé mercredi à 94 ans, Eugene Parker est le premier à avoir théorisé l’existence des vents solaires, dès 1958.
L’astrophysicien américain Eugene Parker, spécialiste du Soleil et premier à avoir théorisé l’existence des vents solaires, est mort à l’âge de 94 ans, a annoncé la Nasa mercredi.
Reconnu pour ses grandes qualités en mathématiques appliquées, il était vu comme l’un des précurseurs majeurs de l’héliophysique, l’étude du Soleil et de son système. Il était devenu en 2018 la première personne à assister au lancement d’une sonde de recherche qui porte son nom.
«Gene Parker était une figure légendaire de notre discipline», a salué Angela Olinto, la doyenne de la faculté de physique de l’Université de Chicago, sa maison mère, qui précise qu’il est décédé mardi. «Sa vision du Soleil et du système solaire était bien en avance sur son temps», a-t-elle ajouté.
Découverte d’abord rejetée
Une référence à sa publication, soumise en 1958, décrivant pour la première fois, à l’aide de calculs poussés, le phénomène des vents solaires - des écoulements continus de particules en provenance du Soleil. Une découverte initialement rejetée.
«Le premier relecteur de mon article a dit ‘‘Bon, je pense qu’il devrait aller à la bibliothèque et se plonger dans ce sujet avant d’écrire un article là-dessus, parce que (sa publication) est un non-sens total», racontait-il en 2018.
Il fallut que le directeur de l’«Astrophysical Journal», Subrahmanyan Chandrasekhar, futur Prix Nobel, confirme ses calculs pour valider la publication, dont les conclusions seront confirmées en 1962 avec les observations directes de vent solaire par une sonde de la Nasa.
«Nanoflares»
Les scientifiques savent désormais que les vents solaires balayent toutes les planètes du système solaire, les protégeant ainsi de radiations dangereuses et perturbant parfois les communications sur Terre. Il était également à l’origine de l’idée des «nanoflares», de petites explosions sur le Soleil qui expliqueraient la chaleur de la couronne solaire, plus chaude que sa surface elle-même. Décoré à de multiples reprises, il était professeur émérite à l’Université de Chicago.
La sonde Parker, nommée en son honneur et lancée en 2018, s’est approchée du Soleil comme aucun engin spatial auparavant, transmettant aux chercheurs quantité de données à l’origine de nombreuses découvertes, sur la météo spatiale notamment.