«Horizon – Forbidden West»: beau, grand, épique

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Critique jeu vidéo«Horizon – Forbidden West»: beau, ample, épique

Suite directe de «Zero Dawn», la nouvelle épopée d’Aloy marie une trame narrative d’une rare richesse à un gameplay raffiné.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
Parmi les nouveaux attributs accordés à Aloy, un système d’escalade amélioré.

Parmi les nouveaux attributs accordés à Aloy, un système d’escalade amélioré.

SIE

Première entrée fracassante de l’année dans l’univers PlayStation, «Horizon – Forbidden West» débarque vendredi prochain sur PS4 et PS5. Sur la base d’une clé fournie par Sony, nous sommes parvenus au terme d’une aventure épique d’une quarantaine d’heures, trame principale et quêtes secondaires incluses. Le marathon aurait pu être encore plus long et tactiquement plus complexe si nous avions choisi un des modes de difficulté supérieur à «normal».

Avons-nous aimé parcourir les vastes plaines de cet «Ouest prohibé», ses montagnes, ses villes et villages, ses centres souterrains mystérieux, voire sous-marins, sa faune – organique ou mécanique – et sa flore? intensément, oui. On en ressort avec le sentiment d’avoir vécu une des immersions les plus accomplies de ces dernières années.

Grandeur et servitude

Précisons cependant qu’«Horizon, la suite» reste un jeu intergénérationnel. Ce dernier a encore, comme la plupart déjà parvenus jusqu’à nous, le cul posé entre deux chaises car conçu pour tourner sur des plateformes (trois en tout si on compte la PS4 Pro) très différentes en termes de puissance. Autant dire que ce devoir de mémoire a tendance à tirer les graphismes et animations si ce n’est vers le bas, en tout cas pas tout à fait à la hauteur de ce que pourrait fournir une version PS5 libérée, délivrée.

Cela ne nous empêche pas moins de qualifier cet «Horizon» de somptueux. Un peu plus sur PS5 que sur PS4 mais sans pour autant faire honte aux versions subalternes. Sur PS5 cependant, on relève que le mode «Performance», dont la machine à l’exclusivité, permet au jeu de tourner à 60 images par seconde alors que le mode «Définition» sacrifie la fluidité (30 ips) et que cela se remarque bien plus que l’apport d’une définition supérieure. C’est pourquoi on a choisi le mode «Performance» sans jamais avoir eu à le regretter. Sur PS5 encore, l’apport de la surface de stockage SSD – qui remplace l’antique disque dur et qui permet de réduire les temps de chargement jusqu’à pratiquement les effacer – est d’une redoutable efficacité.

Une bande-annonce de «Horizon – Forbidden West»

PlayStation France

Sur une planète Terre qui, il y a 1000 ans, à vu toute vie organique éradiquée puis ressemée par une intelligence artificielle nommée Gaïa, des descendants de clones d’humains vivent à l’état tribal. Ces communautés sont constamment menacées par un lent mais grave dérèglement de la biosphère et par des animaux mécaniques, engins de guerre autonomes et autosuffisants, vestiges d’un passé cataclysmique.

Aloy, jeune et intrépide exploratrice ayant rétabli un équilibre précaire à la fin de «Zero Dawn» (Aube zéro), constate qu’elle doit reprendre du service. Sa quête? Retrouver la copie de Gaïa – la première version ayant choisi de s’autodétruite pour prévenir une nouvelle extinction – et l’activer. Mais si vous croyez que ce postulat, énoncé dès les premières minutes, dévoile le squelette général du jeu, détrompez-vous. Il y a des surprises, et des belles.

La belle histoire

Côté gameplay, on avait pensé le plus grand bien de celui proposé dans «Zero Dawn», notamment sa souplesse, son sens large des possibilités pouvant convenir à tout type de joueurs. Celui de «Forbidden West» capitalise dessus tout en le peaufinant. Mais cela n’aurait pas été suffisant. Ce qui place le jeu au sommet, là ou l’oxygène se fait rare, c’est son univers original sur lequel se déploie un scénario d’une grande richesse. Ce soin dans l’écriture se perçoit notamment lors des interactions avec la plupart des personnages rencontrés et qui rend intéressante la moindre des quêtes secondaires. Tout fait sens, tout pointe vers une résolution qui déjoue l’attendu, la facilité. «Zero Dawn» était une introduction, «Forbidden West» est un développement ample. 

Pour le dire simplement, le jeu pourrait être très grand film (ou série) de science-fiction, une réflexion sur la folie humaine, son irresponsabilité suicidaire, son incapacité à œuvrer pour le bien collectif, sa tendance à se laisser dominer par les croyances et les préjugés. Mais sans pour autant se faire démonstratif, sentencieux, idéologique, pesant. Il va sans dire que les amateurs de jeux vidéo qui font passer le gameplay pur au-dessus de toutes autres considérations n’apprécieront peut-être pas cet effort – déjà présent dans l’épisode précédent– de conjuguer une narration forte à l’action. Pour notre part, c’est cette interaction, fruit d’un immense travail, qui fait l’immense réussite de «Horizon – Forbidden West».

Quelques bugs et un correctif de lancement

«Horizon – Forbidden West», développé par Guerrilla Games, édité par Sony Interactive Entertainment, un joueur, disponible dès le 18 février en physique ou au téléchargement sur PS4 et PS5.

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