EuropeRetour attendu l’an prochain du trafic passager d’avant 2019
Les gestionnaires d’aéroports européens comptent retrouver plus tôt que prévu le volume de leurs passagers d’avant la crise sanitaire.
Les gestionnaires d’aéroports européens estiment désormais qu’ils retrouveront, dès l’année prochaine, le volume de leurs passagers d’avant la crise sanitaire, un an plus tôt qu’escompté, a annoncé mercredi leur principale association. Dans ses projections mises à jour pour la première fois depuis décembre 2022, la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe) prévoit que le volume de passagers transitant par les installations aéroportuaires du Vieux Continent s’établira cette année à 95,5% de celui de 2019, avant la pandémie.
ACI Europe, qui tablait initialement sur 91% cette année, envisage «un rattrapage complet du trafic en 2024, contre 2025 selon les précédentes prévisions», à 101,4% des volumes réalisés avant l’irruption du Covid-19. La pandémie avait provoqué un effondrement de 70% du nombre de passagers sur un an en 2020, à 728 millions contre 2,4 milliards en 2019.
En 2022, dont le début avait été marqué par une nouvelle vague épidémique, les aéroports européens avaient retrouvé 79% de leurs voyageurs. ACI Europe a vu son optimisme conforté par une bonne saison estivale 2023, avec 97% de la fréquentation des mêmes mois de 2019 en juillet et 96,6% en août.
À plus long terme, et malgré le contexte actuel de «pression inflationniste», de «prix élevés des billets d’avion» et «de tensions géopolitiques croissantes», ACI Europe voit, à l’horizon 2027, le trafic passager atteindre 109,2% de 2019.
Compagnies low cost en tête
L’organisation a toutefois mis en garde contre une reprise inégalement répartie selon les pays, les aéroports et les compagnies aériennes les desservant. «Dans le passé, face à un choc systémique comme le 11 septembre, ou la crise financière mondiale, la plupart des aéroports avaient tendance à se rétablir à un rythme identique. Pas cette fois-ci», a souligné son directeur général, Olivier Jankovec, cité dans un communiqué.
Parmi les gagnants: «Les aéroports desservant des destinations touristiques populaires ou des endroits ayant d’importantes diasporas». Les transporteurs «ultra low cost», comme Ryanair ou Wizz Air, ont davantage bénéficié de la reprise, «ce qui a tendance à favoriser les aéroports régionaux ou secondaires» au détriment des grandes plateformes de correspondance. Exception parmi ces «hubs», le principal aéroport d’Istanbul, qui a vu transiter en août 112,4% du volume de passagers du même mois de 2019.