Football: Sion a besoin d’un finisseur qui lui claque 20 buts

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FootballSion a besoin d’un finisseur qui lui claque 20 buts

Accroché par Baden à domicile (1-1), le club valaisan, trop léger, souffre d’une attaque qui péclote. Dans la course à la promotion, l’absence d’un vrai buteur se fait sentir. 

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
Kevin Bua et ses coéquipiers peinent à peser offensivement depuis le début de saison.

Kevin Bua et ses coéquipiers peinent à peser offensivement depuis le début de saison.

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Dominer Baden haut la main afin d’afficher clairement ses ambitions, assister même à un festival offensif, qui sait… Tourbillon n’a rien connu de tout ce qu’il espérait vivre. On ne pensait peut-être pas que cela s’apparenterait à une aimable formalité mais en aucun cas que cela ne se transforme en un traquenard maudit comme cela a fini par être le cas.

Incapable de mettre une «rouste» à une lanterne rouge ayant déjà collectionné quelques cartons (6-0 à Thoune, 0-5 face à Wil…), Sion a calé au plus mauvais moment, faisant ressurgir les fantômes pas si lointain de ses échecs répétés devant Winterthour qui devait précipiter sa chute. 

S’il convient de ne pas tout remettre en question après ce coup d’arrêt à domicile face au dernier de classe, le nul (1-1) qu’il a concédé devant son public traduit des difficultés qu’il conviendra de résoudre urgemment. Alors que ce rendez-vous était de nature à le propulser durablement au sommet du classement, voici qu’il le plonge en plein doute.

Aujourd’hui, Sion est un leader qui fait son chemin cahin-caha mais ne convainc pas. Jusqu’à présent, les résultats bruts, indéniables, lui avaient certes permis de faire savamment illusion, les points obtenus, souvent à la raclette, masquant les difficultés, bien réelles, qu’il avait éprouvées à donner corps à ses envies. Un Sion poussif s’en était déjà sorti chanceusement contre Bellinzone, aidé en cela par les parades de Fayulu (1-0). Et il n’avait pas davantage brillé à Nyon, arrachant une victoire heureuse (1-2).

Manque d’impact

Face à Baden, le vernis s’est craquelé parce que ses joueurs n’ont pas su répondre au défi qui les attendait. La faute à un manque d’impact autant qu’à des circuits préférentiels trop stéréotypés. Sans doute tout aurait-il été différent si Sion avait converti l’une de ses premières occasions au cours d’un quart d’heure initial bien maîtrisé (ce fut le seul). Mais la transversale (sur l’essai de Chouaref) et le poteau (sur celui de Bouchlarhem) en ont décidé autrement.

1-1 juste avant la pause internationale, c’est une amère désillusion qui le ramène à sa nouvelle réalité: celle d’une équipe peinant à emballer un match sur la durée et où le manque d’allant et de poids offensif, avec une attaque en berne à l’image de Sorgic, commence à peser. Des – seulement – 7 buts inscrits à ce jour, un seul, signé Chouaref contre Vaduz, lors de la 1e journée, l’a été par un attaquant. Parfois compensé par Ziegler (3 buts), ce manque d’efficacité chronique en devient pesant.

«On n’était pas présent, on n’a gagné aucun duel. Pour nous, c’est la m****. C’est une triste soirée»

Joël Schmied, défenseur du FC Sion

Au coup de sifflet final, personne n’était d’ailleurs dupe par rapport aux manquements constatés. Alors que joueurs et coaches sont habituellement si prompts à enjoliver le tableau afin de mieux noyer le poisson, les propos des uns et des autres, exprimés sans fard, racontaient l’histoire d’un échec. «On n’était pas présent, on n’a gagné aucun duel, convenait ainsi Joël Schmied. Pour nous, c’est la m****. C’est une triste soirée. Baden a mérité son point. Offensivement, on doit beaucoup progresser. Et cela ne concerne pas que nos attaquants.»

Déchet sur balles arrêtées

Le discours offensif du défenseur rejoignait celui de Berdayes, conscient que Sion était passé totalement à côté de son sujet. «On se devait de faire mieux. On avait certes souvent le ballon mais on ne s’est pas vraiment créé d’occasions. On était trop léger…» En ouverture de la 6e journée, Sion n’a ainsi jamais réussi à tirer profit ni à exploiter les nombreuses balles arrêtées qu’il s’est ménagées, notamment sur corners, souvent mal tirés.

«On ne méritait pas de gagner parce qu’on n’en a pas fait assez. On n’a pas évolué en équipe»

Didier Tholot, entraîneur du FC Sion

Et Didier Tholot, l’homme du renouveau, que pouvait-il bien penser de ce qu’il avait vu? «Ce soir (ndlr: vendredi), devait-il répondre lucidement, on ne méritait pas de gagner parce qu’on n’en a pas fait assez. On n’a pas évolué en équipe. On a manqué de présence et d’agressivité dans la zone décisive. On a voulu faire la différence individuellement alors qu’il fallait le faire collectivement.» Alors qu’il leur avait promis un jour de congé en cas de victoire, Tholot retrouvera ses joueurs ce samedi à Riddes pour un débriefing musclé.

Ce rendez-vous manqué a surtout mis en lumière les limites du système actuel, avec des attaquants qui ne font pas la différence. Ou qui ne sont pas suffisamment alimentés en bons ballons. Malgré les changements et une domination outrancière, le locataire de Tourbillon n’allait plus se créer d’occasions sérieuses après l’égalisation tombée à la 50e. 

Il manque toujours à Sion ce finisseur capable de lui claquer 20 buts par saison. Si tant est que cet homme-là existe, s’abaissera-t-il à évoluer dans l’antichambre de l’élite? A Tourbillon, on se dirigerait plutôt vers un nouveau pari. Conscients du problème, ses dirigeants ont jusqu’au 7 septembre pour dénicher le buteur offrant des garanties qu’un Sorgic ne peut assumer seul. Pour jouer la promotion, le club de Tourbillon aurait besoin d’un «vrai» Balotelli!

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