IndeUn léopard sème la panique en ville
À Belgaum, d’immenses moyens ont été déployés pour attraper un fauve. Mais il court toujours.
- par
- R.M.
Un léopard a fait la couverture des journaux indiens le 5 août. Il avait alors attaqué un ouvrier dans la ville de Belgaum, dans l’État du Karnataka, au sud du pays. L’homme avait été blessé mais a survécu. Depuis ce jour-là, soit près d’un mois, d’immenses moyens ont été déployés pour capturer le fauve qui se trouve bien trop près des habitations et des humains, dans une ville de près d’un demi-million d’habitants. Mais en vain.
L’animal n’a depuis plus attaqué personne. Mais il est toujours dans les parages et il a été aperçu à quelques reprises autour d’un terrain de golf de la ville, déclenchant la panique chez les habitants, relate la BBC.
Le département des forêts de l’État a enrôlé environ 300 personnes – des vétérinaires aux tireurs d’élite en passant par les anesthésistes – pour attraper le léopard. Le but est de l’endormir, le capturer puis le relâcher dans une forêt ou réserve. Mais c’est un échec.
Une vingtaine de pièges photographiques ont été installés près du golf pour tenter de comprendre les déplacements du grand félin. Dix pièges contenant des appâts ont été installés – il s’agit de cages métalliques dissimulées par des feuilles et branchages. Les spécialistes ont aussi tenté d’attirer le fauve avec des phéromones de léopard femelle.
L’équipe de recherche a encore utilisé un drone. Tout comme deux éléphants, l’animal étant censé être plus facile à repérer lorsqu’on est en hauteur.
Une opération contre-productive?
Plus de 300 personnes ont aussi passé au peigne fin une zone de 300 hectares. À trois reprises. Et six engins de chantier sont utilisés pour sillonner les zones denses. Mais malgré tout, le léopard court toujours. Et durant toutes ces opérations, le fauve n’a été aperçu que deux fois et est chaque fois parvenu à filer.
Face à cet échec, la pression populaire, médiatique et politique est forte. L’opposition a même demandé la démission du ministre de l’État responsable de la faune. Mais toute cette agitation, y compris sur le terrain, pourrait être contre-productive, selon certaines voix, dont des écologistes. Et au final même compliquer la capture de l’animal…
«Les autorités et le public veulent des résultats rapides, nous avons donc été poussés à essayer de nouvelles expériences ou à apporter des changements progressifs dans nos opérations. Mais pour attraper un léopard, il devrait y avoir très peu d’interventions humaines et beaucoup de paix et de tranquillité», a commenté Vijayakumar Gogi, un haut responsable forestier de l’État.
La BBC précise encore que les léopards sont naturellement très farouches. Mais avec les rétrécissements de leurs habitats, il n’est plus rare d’en voir s’aventurer dans des villages ou villes. Responsable de l’opération, Anthony S Mariappa a cependant précisé que c’était la première fois à Belgaum. Ce qui expliquerait selon lui la panique des habitants et la très forte pression pour la capture du félin.