QATAR 2022Pour une courte majorité d’entre vous, Yakin n’est pas l’unique coupable
Le sondage du Matin.ch à propos de l’avenir du sélectionneur a permis de «sauver la tête» du coach national à une très faible majorité. Mais les anti-Yakin se sont aussi fait entendre.
- par
- Nicolas Jacquier
Après la fin du rêve helvétique au Qatar – et le brutal retour à la réalité matérialisé par la piteuse élimination contre le Portugal (cinglante défaite 6-1), l’équipe de Suisse peine toujours autant à comprendre ce qui lui est arrivée. Et la personnalité clivante de son sélectionneur continue d’alimenter les discussions. Cela se reflète d’ailleurs dans notre sondage, avec un rare éparpillement des voix…
Le nombre élevé de votants – plus de 8400 – démontre si besoin est l’intérêt que suscite l’équipe nationale aux yeux de ses fans. Difficile, au demeurant, de départager les pros-Yakin de ceux et celles estimant, à l’inverse, qu’il a montré ses limites…
À la question de savoir si Murat Yakin demeure l’homme de la situation, une très courte majorité (24% des sondés) a répondu par l’affirmative, estimant qu’il n’était pas seul responsable de cette débâcle mais que les joueurs avaient également leurs parts de responsabilités. En y ajoutant les 12% d’inconditionnels pour lesquels le sélectionneur avait déjà fait ses preuves, on arrive à 36% d’avis favorables.
Preuve de ce panachage, 23% des internautes s’étant exprimés trouvent que le technicien bâlois devrait s’effacer de lui-même et présenter sa démission. Tirant à boulets rouges sur le coach national, un même pourcentage (soit 23%) est d’avis que les dirigeants helvétiques devraient tirer les conséquences de cet échec peu glorieux et remercier Yakin afin d’envisager l’avenir, notamment les éliminatoires de l’Euro 2024, avec un nouvel entraîneur sur le banc. En additionnant l’ensemble des avis qui lui sont défavorables, on obtient 64% de personnes ne croyant plus en lui – avec, dans le cas présent, une réponse supplémentaire il est vrai.
18% en faveur d’un grand coup de balai
Si 1016 personnes ayant participé à notre sondage continuent de faire entière confiance à Yakin (12%), elles sont plus nombreuses – 1524 – à plébisciter un grand coup de balai afin de faire table rase d’une élimination ayant fait ressurgir au grand jour des tensions que l’on pensait apaisées. Un scénario radical qui verrait le départ du sélectionneur, accompagné pour la circonstance de plusieurs cadres ayant eux également failli.
Rien de tout cela ne se produira vraisemblablement, en tout cas dans l’immédiat. Seules les conclusions du débriefing qui sera mené ces prochaines semaines et une prise de conscience des dirigeants helvétiques pourraient changer la donne.
Ce qui est par contre déjà certain, c’est qu’il faudra du temps pour réconcilier les pros-Yakin et les anti-Yakin, irréconciliables depuis une petite semaine. Tant le fossé paraît béant entre eux, et la cicatrice toujours aussi douloureuse.