DiplomatieLe dirigeant de Hong Kong préfère rire des sanctions américaines
Tout en assumant sa décision de ne pas prendre de mesures contre un yacht appartenant à un oligarque russe, John Lee a balayé du revers d’une main les sanctions américaines pesant contre lui.
Le chef de l’exécutif de Hong Kong s’est gaussé mardi des sanctions américaines à son encontre. Il a défendu le refus de son gouvernement de prendre des mesures contre un yacht lié à un oligarque russe, ancré près du port hongkongais. Ce bateau de 142 mètres, baptisé «The North», serait la propriété du milliardaire russe Alexeï Mordachov. Celui-ci est l’un des oligarques proches de Vladimir Poutine visés par les sanctions prises par les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Washington avait mis en garde Hong Kong, après son refus de sanctionner «The North», estimant que le territoire chinois risquait de ternir sa réputation. John Lee, le chef de l’exécutif et ex-patron de la sécurité de Hong Kong, fait partie des personnalités chinoises et hongkongaises sanctionnées par Washington en 2020, après l’imposition par le gouvernement central chinois d’une loi sur la sécurité nationale visant à réprimer toute dissidence.
«Acte très barbare»
Interrogé mardi lors d’un point presse sur les conséquences des sanctions américaines à son encontre, Lee les a qualifiées d’«acte très barbare», préférant «simplement rire de ces prétendues sanctions». La semaine dernière, les autorités de Hong Kong avaient annoncé qu’elles ne donneraient suite à aucune sanction occidentale «unilatérale» au sujet de ce yacht évalué à 500 millions de dollars.
Lee a réitéré mardi cet argument, estimant les sanctions américaines et européennes comme n’ayant «aucun fondement juridique». «Nous nous conformerons à toute résolution de l’ONU sur des sanctions parce que Hong Kong dispose du cadre légal pour les appliquer», a-t-il déclaré, mais «nous ne ferons rien qui n’a pas de cadre légal».