Législatives françaisesLe Vert Jadot aime l’idée d’union de gauche, mais pas derrière Mélenchon
Le candidat écologiste à la présidentielle espère une coalition de toutes les forces de la gauche pour les législatives de juin. Avec la France insoumise, mais sans son chef, avec qui «ça ne marcherait pas»…
L’ex-candidat écologiste à la présidentielle française, Yannick Jadot, s’est dit, mardi, favorable à une «coalition» de «toutes les forces de gauche» aux élections législatives des 12 et 19 juin, mais il estime que derrière l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, «ça ne marchera pas», contrairement à d’autres figures de sa formation, Europe Écologie Les Verts (EELV).
L’écologiste, qui ne sera lui-même pas candidat aux législatives, «soutient cette perspective de coalition, qui doit être une coalition très ouverte». «Je suis pour qu’il y ait évidemment La France insoumise, le résultat du 10 avril les oblige de ce point de vue là, et aussi toutes les forces politiques de gauche, qui peuvent se réunir autour d’un projet», a-t-il expliqué sur France Inter.
Mais à la question de savoir si cela devait se faire derrière Jean-Luc Mélenchon, il a répondu: «Ça ne marchera pas!» «C’est lui, le chef?» lui demande la journaliste. «Non», a répondu l’eurodéputé.
Autres Verts, autres avis
Sur BFMTV, l’ex-candidate à la primaire écologiste Sandrine Rousseau, qui a beaucoup critiqué la campagne menée par Yannick Jadot, a de son côté reconnu «le leadership de Jean-Luc Mélenchon». «Il est arrivé premier de la gauche au premier tour de la présidentielle, c’est à lui de mener cette coalition.» Selon elle, «il faut qu’on arrive à ranger les guéguerres».
De son côté, sans citer personne, le porte-parole d’EELV Alain Coulombel a prévenu sur Twitter: «Celles et ceux qui, au sein d’EELV, feront capoter l’accord sur les législatives avec La France insoumise, au nom de prétendues valeurs divergentes, porteront une lourde responsabilité. Arrêtons de désespérer nos concitoyens!» a-t-il écrit.
«C’est dans le respect de la diversité qu’on gagnera des députés»
En outre, Yannick Jadot s’est dit surpris du «détournement des institutions» opéré par Jean-Luc Mélenchon. «On ne peut pas se battre pour la VIe République et considérer que les législatives sont un troisième tour de la présidentielle», a asséné l’ex-candidat écologiste. Pour lui, «c’est dans le respect de la diversité, des identités, qu’on gagnera des députés à l’Assemblée nationale». Sinon «ce sera sans moi», a-t-il prévenu.
Alors que la question de la «désobéissance» aux traités européens, défendue par les Insoumis, est en débat entre LFI et EELV, Yannick Jadot a expliqué qu’il n’était «pas pour un système de l’Europe à la carte». «Je ne suis pas prêt à mettre un pied dans une logique où chaque pays va choisir les thèmes sur lesquels il est prêt à avoir une souveraineté partagée», a-t-il dit. «Mon parti ne dira pas OK sur le point de la désobéissance civile aux traités de l’Union européenne, telle que conçue par Jean-Luc Mélenchon. S’il le fait, je ne serai pas d’accord avec cet accord-là», a-t-il assuré.
Pas au gouvernement
Yannick Jadot a par ailleurs confirmé qu’il ne rejoindrait pas le gouvernement si Emmanuel Macron le lui proposait. «Les débauchages, ça ne sert à rien.» Mais «si ce président de la République décide enfin d’agir pour le climat, évidemment nous le soutiendrons. Ce quinquennat ne peut pas être un nouveau quinquennat inutile, un nouveau quinquennat de l’inaction», a-t-il affirmé.