Formule 1Après 8 minutes, Las Vegas a montré ses failles
Les premières monoplaces étaient à peine en piste qu’une bouche d’égout s’est détachée et a détruit le fond de la Ferrari de Carlos Sainz et celui de l’Alpine d’Esteban Ocon. Ça commence mal!
- par
- Luc Domenjoz Las Vegas (EU)
Franchement, à Las Vegas, tout a été - très bien - conçu pour empocher un maximum de dollars.
Le tout nouveau bâtiment des stands, un « paquebot » impressionnant, construit en moins d’un an - le plus grand de tous les circuits automobiles du monde -, compte plusieurs étages de réceptifs pour invités. On a d’ailleurs préféré tout garder pour ces clients payants. La salle de presse, qui ne rapporte rien, a ainsi été reléguée dans le salon d’un motel glauque situé à 10 minutes à pied du circuit.
Au bout du bâtiment principal du paddock, après les garages des écuries, on a prévu deux garages supplémentaires pour accueillir les fans prêts à débourser 35’000 francs (vous avez bien lu) pour assister à la course depuis ce garage fantôme au bout de la voie des stands.
Bref, les gros sous rentrent de partout. Par contre, il semble que les organisateurs aient consacré moins de soin au tracé de leur Grand Prix: jeudi (ce vendredi en Europe), il n’a fallu que quelques minutes avant qu’une bouche d’égout ne se détache et vienne détruire le fond de la Ferrari de Carlos Sainz - qui en a même ressenti une violente douleur au dos.
Ramenée à son stand, sa Ferrari a révélé non seulement un fond détruit, mais aussi un moteur endommagé au niveau des batteries. Son changement entraînera d’ailleurs une pénalité de dix places sur la grille de départ pour le pilote espagnol. Qui n’y peut pourtant rien. Injuste? Oui, bien sûr, c’est la F1.
Bouche à boucher
Sur la piste, les commissaires se sont rendus compte des dégâts: après un premier passage de la Williams d’Alex Albon, la bouche d’égout incriminée s’est descellée, avant de se soulever au passage de la Ferrari de Carlos Sainz. Retombée sur la piste, elle a aussi endommagé le fond de l’Alpine d’Esteban Ocon qui passait par là!
Les organisateurs se sont vite rendus compte qu’il fallait remédier au problème en bouchant chaque orifice d’égout identique, avec du béton mélangé à de la résine. Il en ont compté une quarantaine. Une opération menée dans la nuit qui a retardé le départ de la seconde séance libre jusqu’à deux heures et demie du matin.
La durée de cette séance ayant été prolongée de trente minutes pour rattraper le temps perdu au cours de la première séance, les essais du jeudi étaient prévus pour se terminer à 4 heures du matin - soit 13 heures, ce vendredi, en Suisse.
Ce Grand Prix vendu comme l’épreuve du siècle par Liberty Media, propriétaire des droits commerciaux de la Formule 1, commence plutôt bien…