CyclismeNouveau triplé de Jumbo-Visma sur la Vuelta
Roglic a remporté la 17e étape au sommet de l'impressionnant Angliru, devant ses coéquipiers Vingegaard et le maillot rouge Kuss.
La razzia continue: le Slovène Primoz Roglic a remporté la 17e étape du Tour d’Espagne mercredi au sommet du redoutable Angliru, un des cols les plus difficiles du monde, où l’équipe Jumbo-Visma a signé un nouveau triplé.
Comme au Tourmalet vendredi dernier, la formation néerlandaise a une nouvelle fois fait main basse sur une étape de la Vuelta qu’elle domine de la tête et des épaules.
Roglic, qui a accéléré à trois kilomètres du sommet, s’est imposé dans le même temps que le Danois Jonas Vingegaard qui ne lui a pas disputé le sprint.
Sepp Kuss a, lui, franchi la ligne 19 secondes plus tard et conserve de justesse son maillot rouge de leader dans le brouillard du «monstre des Asturies» où les coureurs avançaient comme des spectres, éclairés seulement par les phares des voitures.
Au classement général, à quatre jours de l’arrivée, l’Américain ne compte plus que huit secondes d’avance sur Vingegaard et 1 min 8 sec sur Roglic. Il reste deux étapes de montagne jeudi et samedi pour départager les trois équipiers qui écrasent tout. Le quatrième, l’Espagnol Juan Ayuso (UAE), pointe à quatre minutes.
Dans quel ordre à Madrid?
Au départ de cette Vuelta à Barcelone, Jumbo-Visma visait à réaliser l’exploit de remporter la même année les trois grands Tours, après avoir gagné le Giro en mai grâce à Roglic et le Tour de France en juillet avec Vingegaard.
À moins d’un improbable cataclysme, cet objectif sera officialisé dimanche dans la capitale espagnole où la formation néerlandaise devrait faire encore mieux en plaçant en toute modestie trois coureurs sur le podium.
Dans quel ordre? Jumbo refuse de désigner un leader, assurant que le combat se jouera à la régulière et que la victoire reviendra au plus fort, tout simplement.
En attendant, l’équipe compte aussi déjà cinq victoires d’étape (deux pour Roglic et Vingegaard, une pour Kuss) sur cette Vuelta 2023.
Un ancien chemin de chèvres
Cette domination sans partage était résumée mercredi par l’image de Roglic, Vingegaard et Kuss isolés à l’avant, seuls au monde, sur les pentes effrayantes de l’Angliru (12,4 km à 9,8% avec des passages à 24%), après l’accélération du Slovène à trois kilomètres de l’arrivée.
En difficulté en 2020 lors de la dernière venue de la Vuelta sur cet ancien chemin de chèvres tellement raide que les voitures y calent souvent, Roglic s’est montré cette fois le plus fringant, alors que son habituel lieutenant de luxe Sepp Kuss, qui l’avait tracté jusqu’en haut il y a trois ans, a craqué légèrement, le jour de ses 29 ans.
«On s’améliore avec l’âge», a plaisanté le Slovène. «Aujourd’hui, il n’y avait aucune place pour la tactique. Cette ascension est tellement raide que tout le monde fait au mieux, en essayant de suivre son rythme», a-t-il ajouté avant de se muer en premier supporter de... Kuss pour le classement général: «je lui ai dit: continue à y croire, à te battre, tu vas le faire.»
«Je suis content que Sepp ait conservé le maillot, j’adorerais le voir remporter cette Vuelta», a également assuré Vingegaard.
«La victoire était notre objectif principal aujourd’hui, tout s’est passé comme on le voulait», a ajouté le double vainqueur du Tour de France après cette 61e victoire pour son équipe depuis le début de la saison.