Vaud: Crash à la Dent de Vaulion: «Cet accident est étrange»

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VaudCrash à la Dent de Vaulion: «Cet accident est étrange»

Le 23 septembre vers 19h50, un Vaudois expérimenté percutait une face du sommet du Jura vaudois. Le biplace n’était pas autorisé à voler de nuit. 

Evelyne Emeri
par
Evelyne Emeri
Le pilote de 37 ans était seul aux commandes de ce Tecnam P2002, un biplace qui appartenait à l’Air-Club d’Yverdon.

Le pilote de 37 ans était seul aux commandes de ce Tecnam P2002, un biplace qui appartenait à l’Air-Club d’Yverdon.

Air-Club Yverdon

«Je l’ai vu à 19h25 vendredi. Je venais d’atterrir avec un élève. Nous avons échangé sur les conditions météo. Il faisait couvert haut. Il y avait quelques nuages au-dessus des crêtes et ça turbulait sur les crêtes du Jura. La Dent de Vaulion, on la voyait très bien. Elle était totalement visible. Pour nous, cet accident est étrange.» L’homme qui nous parle n’est autre que le président de l’Air-Club d’Yverdon, Denis Rossier.

Comme tant d’autres amateurs ou professionnels de l’aviation, le retraité qui comptabilise 47 ans d’expérience s’interroge quant aux circonstances du crash de vendredi dernier 23 septembre. L’engin avait dix ans et venait de voler avec un autre membre sans aucune défaillance technique. Et le défunt n’était de loin pas un novice.

Navigation à vue

Domiciliée dans le Nord vaudois, la victime de 37 ans avait choisi de voler avec un des trois Tecnam P2002 qui appartient à l’Air-Club. Le trentenaire a décollé avec le biplace à 19h37 précises, les vidéos de l’aérodrome d’Yverdon l’attestent. Cet aéronef ne navigue qu’à vue et pas aux instruments. «Cet avion n’est effectivement pas autorisé en vol de nuit. Et, à 19h52, il aurait été en vol de nuit. Ce qui nous a fait penser qu’il partait pour un petit vol d’entraînement, poursuit le président Rossier, C’était un habitué, un pilote aguerri qui volait très régulièrement et qui voyageait aussi.»

Entre 90 et 180 km/h

Il ne reste pas grand-chose de la carcasse qui a percuté de plein fouet le versant nord abrupt de la Dent de Vaulion. Les restes de l’avion se trouveraient au pied du sommet dans un endroit difficile d’accès. «À la montée, le Tecnam vole à 90 km/h, en vitesse de croisière à 180 km/h», ajoute encore le patron de l’Air-Club d’Yverdon. Le pilote n’avait aucune chance de s’en sortir.

Comme le veut la procédure, c’est le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE) qui investigue. Le Ministère public de la Confédération (MPC) et fedpol (Office fédéral de la police) sont également engagés ainsi que communiqué par la police cantonale vaudoise au lendemain du crash.

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